Indonésie : Après vingt ans de prison, le condamné à mort Serge Atlaoui rentre en France ce mardi
Edit du 04/02/2025 à 9h15 : Serge Atlaoui a bel et bien été extrait de sa prison de Jakarta avant d’être transféré vers la France
Emprisonné depuis le 11 novembre 2005 à Jakarta, en Indonésie, Serge Atlaoui, 61 ans, condamné à mort en 2007 pour trafic de drogue, va être rapatrié. Il doit s’envoler pour la France mardi, pris en charge par des policiers français qui se sont rendus sur place, après dix-neuf ans de prison. Un transfert rendu possible après un accord conclu fin janvier. Arrivé en France, il espère retrouver la liberté.
Il atterrira mercredi matin avant de retrouver son épouse Sabine. « Il sera ensuite conduit à Bobigny et présenté au parquet puis placé en détention », a indiqué son avocat Richard Sédillot. « Nous interviendrons devant le tribunal compétent qui statuera sur l’adaptation de la peine et nous demanderons qu’une adaptation permette sa mise en liberté », a encore indiqué l’avocat.
Un accord avec la France
Demandé officiellement le 4 novembre par la France dans une lettre du ministre de la Justice, le retour de Serge Atlaoui a été rendu possible par la signature d’un accord le 24 janvier entre Gérald Darmanin, le garde des Sceaux et Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des droits humains. Dans cet accord, Jakarta explique avoir décidé de « ne pas exécuter » le prisonnier et d’autoriser son retour pour « raisons humanitaires » car « il est malade ». Serge Atlaoui a en effet suivi chaque semaine un traitement, ces derniers temps, dans un hôpital proche de sa prison. Jakarta laisse également la liberté au gouvernement français d’accorder « sa clémence, une amnistie ou une réduction de peine », au seul Français actuellement condamné à mort dans l’archipel.
Pour rappel, Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts, en banlieue de Jakarta, et les autorités l’avaient accusé d’être un « chimiste ». Venu de Metz, dans le nord-est de la France, cet artisan soudeur, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.
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Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel. Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours. L’Indonésie compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles. Parmi eux, plus de 90 étrangers, dont au moins une femme, selon le ministère de l’Immigration et des services correctionnels.