France

Incidents au Stade de France : « Une erreur et un échec »… Gérald Darmanin présente ses excuses aux fans de Liverpool

Il avait bien présenté ses excuses, un mois après les faits, « pour tous ceux qui ont subi cette mauvaise gestion », mais trois ans après les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, a finalement présenté ses excuses directement aux supporteurs des Reds, qu’il avait estimés coupables de ce fiasco.

« C’est une erreur de ma part, je n’avais pas bien vérifié ce qu’il se passait. J’ai péché par idées reçues. Le coupable était facile et je m’en excuse auprès des supporters de Liverpool. C’était une erreur et un échec », a indiqué l’actuel ministre de la Justice dans une interview accordée à la chaîne YouTube Legend.

« C’est très dur d’organiser des matchs de foot »

Interrogé pour savoir quel était son plus gros échec, l’ancien maire de Tourcoing répond sans détour : « Le Stade de France, le match Real-Liverpool ». « C’est très dur d’organiser des matchs de foot, c’est là où il y a le plus de problèmes. Ministre de l’Intérieur, la hantise, c’est le match de football. A l’époque, je ne me suis pas dit que ça allait être un problème. Un peu prétentieux, un peu habitué. » Présent alors au stade, Gérald Darmanin trouvait bizarre, le coup d’envoi approchant, que les joueurs ne soient pas sur le terrain à l’échauffement et que l’enceinte ne soit pas encore pleine tout en ne voyant pas le responsable de sécurité à son poste.

Le coup d’envoi fixé à 21 heures avait alors été retardé de trente-six minutes pour cause « d’arrivées tardives de supporteurs dans le stade », selon le message diffusé sur les écrans géants du Stade de France. « Des milliers de « supporteurs » britanniques, sans billet ou avec des faux billets ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers », avait indiqué Gérald Darmanin.

En réalité, de nombreux supporteurs de Liverpool, en possession de billets pour la rencontre, avaient été bloqués contre les grilles du Stade de France et du gaz lacrymogène avait même été envoyé par les forces de l’ordre dans leur visage. L’accès, restreint, à l’enceinte dyonisienne avait été pointé du doigt, comme l’agression de fans de Reds qui avaient été dépouillés de leur sésame pour le match.

« On m’a dit “Les Anglais foutent le bordel” »

« On voit sur les images de vidéo surveillance, une foule rouge de supporteurs de Liverpool, agglutinés contre les grilles et des CRS qui les retiennent, explique trois ans plus tard Gérald Darmanin. Je demande ce qu’il se passe, il y a un mouvement de foule […]. L’analyse que nous faisons dans un premier temps, c’est qu’ils foutent le bordel. C’est ce que dit le préfet de police, ce que montrent les vidéos. La première sortie publique je dis ce qu’on m’a dit : “Les Anglais foutent le bordel.” Ce n’était pas entièrement faux parce qu’il y avait eu des faux billets, des agressions côté policier, mais ce n’était pas vrai au sens littéral du terme. »

Gérald Darmanin indique finalement que « l’essentiel de la difficulté » ne vient pas des supporteurs des Reds, mais des délinquants de Seine-Saint-Denis qui font des razzias et pillent des supporteurs », chose qu’il ne savait pas ce 28 mai 2022. « Notre dispositif de sécurité n’est pas du tout prévu pour ça. Ce sont des CRS, des gendarmes mobiles avec des grosses bottes et des boucliers, ce n’est pas terrible pour courir. Pour lutter contre la délinquance, il faut des mecs de la BAC en baskets qui vont choper des gars. On s’est trompé de dispositif, on s’attendait à une guerre de hooligans et on a eu des gens qui sont venus faire des rackets. » Allez, faute avouée à moitié pardonnée. Même si les supporteurs de Liverpool doivent encore l’avoir mauvaise.