Incendies de Los Angeles : Origine, destructions, bilan humain… Le point sur la catastrophe
Depuis deux jours, des incendies d’une violence exceptionnelle ravagent Los Angeles et ses environs, menaçant les quartiers les plus prisés de la mégapole de Californie. Alimentés par des vents puissants et une sécheresse prolongée, ces feux ont déjà détruit des milliers de bâtiments et provoqué l’évacuation de dizaines de milliers de personnes. 20 Minutes fait le point.
Quel bilan pour cette catastrophe hors de contrôle ?
Depuis mardi, cinq foyers d’incendie majeurs se sont déclarés dans plusieurs zones de Los Angeles, les plus redoutés étant situés à Pacific Palisades et Eaton Canyon. Ces incendies sont qualifiés de « hors de contrôle » par les pompiers, qui s’alarment de leur intensité et de la vitesse à laquelle les flammes se propagent. Avec déjà près de 2.000 bâtiments détruits, principalement des résidences, et un périmètre de 120 km2 ravagé, ces feux comptent parmi les plus destructeurs jamais enregistrés dans le comté de Los Angeles.
Les autorités déplorent cinq morts, mais ce bilan pourrait encore s’alourdir dans les jours à venir, alors que les recherches se poursuivent dans les zones calcinées. Parmi les victimes, on compte plusieurs habitants surpris par la rapidité de la progression des flammes. Plus de 100.000 habitants ont été évacués. En termes de dégâts matériels, le coût s’annonce déjà colossal. Selon une première estimation d’AccuWeather, les pertes pourraient atteindre 57 milliards de dollars (55 milliards d’euros).
Quelles sont les causes de ces terribles incendies ?
Si les incendies sont fréquents en Californie, plusieurs facteurs expliquent l’intensité exceptionnelle de cette vague de feux. « Nous avons affaire à un cocktail parfait d’éléments favorisant les incendies : chaleur, sécheresse et vents violents », explique Kristina Dahl, climatologue et vice-présidente de l’organisation Climate Central. En effet, après un début d’année marqué par des pluies abondantes dues au phénomène météorologique El Niño, la région a connu une période de sécheresse extrême à partir du second semestre 2024.
Selon les relevés météorologiques, il n’est tombé que 4 mm de pluie dans le centre de Los Angeles au cours des derniers mois, entraînant un dessèchement important de la végétation. Autre facteur aggravant : les vents de Santa Ana, ces vents chauds et secs caractéristiques de la région, qui ont atteint des pointes de 160 km/h. Ces bourrasques violentes non seulement attisent les flammes, mais compliquent aussi considérablement le travail des pompiers, empêchant un contrôle efficace des foyers.
Quelles sont les réactions politiques ?
La gestion de cette catastrophe a immédiatement suscité des réactions de la classe politique. Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a dénoncé les effets du réchauffement climatique, pointant du doigt l’allongement et l’intensification de la « saison des incendies », qui, selon lui, « dure désormais toute l’année ». « Il n’y a plus de répit », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, appelant à une mobilisation accrue face aux dérèglements climatiques.
De son côté, le président Joe Biden s’est rendu sur place mercredi pour rencontrer les pompiers et exprimer son soutien aux habitants touchés. Il a par ailleurs approuvé le déblocage de fonds fédéraux d’urgence pour aider à la reconstruction et soutenir les équipes de secours. Face à l’urgence de la situation, il a annulé un déplacement prévu en Italie. Donald Trump a profité de l’occasion pour relancer ses critiques sur la gestion environnementale de la Californie, qu’il juge « catastrophique ». Sur son réseau social Truth Social, il a accusé les politiques démocrates de « détourner l’eau de pluie pour protéger un poisson inutile » et a désigné Gavin Newsom comme responsable de la crise.
Que se passe-t-il maintenant ?
Selon les pompiers, les prochains jours seront décisifs dans la lutte contre les incendies. Bien que les vents doivent faiblir progressivement d’ici la fin de la semaine, les services météorologiques ont maintenu une alerte rouge aux vents forts jusqu’à vendredi. Les pompiers espèrent que cette accalmie qui suivra leur permettra de contenir les principaux foyers.
Notre dossier sur les incendies
Néanmoins, les autorités restent sur le qui-vive, craignant une reprise rapide des feux en cas de nouvelles bourrasques. Dans ce contexte, la question de la prévention des incendies et de l’adaptation au changement climatique revient une fois de plus sur le devant de la scène. Pour Los Angeles, la priorité reste toutefois de maîtriser cette crise avant qu’elle ne prenne une ampleur encore plus dramatique.