France

« Inacceptable de pointer du doigt de soi-disant assistés »… Trois territoires s’inquiètent du RSA sous conditions

Dans son allocution, il avait annoncé vouloir fournir des efforts « pour ramener vers le travail le plus de bénéficiaires du RSA ». Le président Emmanuel Macron va-t-il généraliser la mesure de « RSA sous conditions » à toute la France ? Déjà testée dans 18 départements français depuis le début du mois d’avril, cette expérimentation impose aux allocataires du revenu de solidarité active de réaliser 15 à 20 heures d’activité d’insertion par semaine pour toucher leur aide sociale, d’un montant de 607,75 euros pour une personne seule.

Cette mesure est loin de faire l’unanimité dans les rangs des élus des conseils départementaux qui versent le RSA. Récemment, la Seine-Saint-Denis avait souhaité se retirer de la liste des territoires volontaires pour l’expérimentation. Ce lundi 24 avril, trois collectivités inscrites dans l’expérimentation ont pris la parole conjointement pour exprimer leur point de vue.

« Défendre le droit à un meilleur accompagnement »

La métropole de Lyon, le département d’Ille-et-Vilaine et celui de Loire-Atlantique expliquent être « opposés au RSA sous condition » et veulent « défendre le droit à un meilleur accompagnement », expliquent Bruno Bernard, Jean-Luc Chenut et Michel Ménard, élus de la Nupes. « Nous sommes convaincus que l’accès de toutes et tous à un emploi digne doit être une priorité nationale. Il est inacceptable de pointer du doigt de soi-disant assistés alors que les pouvoirs publics ne leur offrent pas tous les leviers et aides pour sortir de la précarité. Collectivement, nous devons travailler vers l’objectif de ne laisser personne sans solution », expriment les trois élus.

Dans leur communiqué de presse, les élus de gauche estiment que les personnes allocataires du RSA « ont besoin d’être mieux accompagnées pour lever leurs difficultés et non d’être davantage sanctionnées alors qu’elles vivent déjà sous le seuil de pauvreté ». Les élus dénoncent un « chantage à l’allocation » à travers un pointage des heures d’activité. Les trois collectivités plaident notamment pour un rapprochement des professionnels de l’insertion avec le monde de l’entreprise, souhaitant des recrutements « plus inclusifs » et une meilleure compréhension des besoins d’emplois. Environ 40 % des allocataires RSA sont inscrits à Pôle emploi.