Immigration : Le « sentiment de submersion » de François Bayrou critiqué par la gauche et Yaël Braun-Pivet
Yaël Braun-Pivet n’aurait « jamais tenu les propos » de François Bayrou. Le Premier ministre a évoqué lundi soir « un sentiment de submersion » migratoire en France. Des propos qui ont déclenché le malaise à gauche, mais aussi chez la présidente de l’Assemblée nationale. « Je n’aurais jamais tenu ces propos et ils me gênent. On parle d’hommes et de femmes, on parle de notre pays, la France, qui, de par son histoire, de par sa géographie, de par sa culture, a toujours accueilli et s’est construite avec cette tradition-là », a-t-elle déclaré mardi sur BFMTV/RMC.
« Il faut réguler l’immigration »
La France « approche » d’un « sentiment de submersion » en matière d’immigration, a estimé lundi François Bayrou. « Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion », a déclaré le Premier ministre sur LCI.
« Mais dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet », a-t-il ajouté, en estimant « qu’on approche » de ce seuil. « Evidemment qu’il faut réguler l’immigration, évidemment qu’il faut être très ferme sur nos valeurs, sur les conditions et nos exigences d’intégration […] Mais je n’utilise pas ces mots et je ne les utiliserai jamais parce que je crois que c’est contraire à ce que nous sommes profondément », a ajouté Braun-Pivet.
La gauche dénonce « un arrière-fond xénophobe »
« A écouter François Bayrou évoquer tranquilou le fantasme de la submersion migratoire, on se dit qu’il y a ici non de la maladresse, mais un arrière-fond xénophobe. Il avait déjà « dérapé » de la sorte dans son discours de politique générale », a dénoncé sur X le député Arthur Delaporte, porte-parole du groupe socialiste. « C’est choquant de parler de submersion migratoire pour plaire à l’extrême droite. Ce n’est pas la réalité. Les immigrés étrangers représentent 7 % de la population du pays », a abondé sur LCI le patron des insoumis, Manuel Bompard.
François Bayrou a toutefois reçu des messages de soutien dans le camp présidentiel, et notamment celui de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui a évoqué un « Premier ministre courageux », ce mardi sur Europe 1.