France

« Ils ne reprennent pas la cigarette après l’avoir longtemps arrêtée »

Christine a arrêté en 2002 après avoir appris sa grossesse, mais en 2019, elle reprend après que son mari a survécu à un cancer du pancréas. Après trois ans d’arrêt, Olivier se rend à une soirée et « après quelques verres, j’ai repris une cigarette, juste pour voir. C’était bon de fou… ».


Alors que débute le « Mois sans tabac », qui incite les fumeurs à s’abstenir pendant trente jours, *20 Minutes* a sollicité des témoignages : Pourquoi avez-vous recommencé à fumer après une (longue) interruption ?

Cet appel vise à mieux comprendre, à travers vos récits, les circonstances et les déclencheurs du tabagisme, qui demeure l’une des principales causes de décès en France et dans le monde, non seulement à cause de cancers, mais également en raison de troubles cardiovasculaires.

### Une période compliquée ou douloureuse

Pour de nombreux témoins, la reprise de la cigarette coïncide avec un moment de crise. Christine a arrêté en 2002 après avoir appris sa grossesse. Cependant, en 2019, elle reprend après que son mari a survécu à un cancer du pancréas. « Mon mari voulait profiter de la vie et était très absent. Ma dernière fille est partie faire ses études à 200 kilomètres de la maison. Je me suis sentie alors seule et inutile. »

« Mon fils de 9 ans et demi a fait une tentative de suicide, raconte Anne. Une fois la situation stabilisée, je suis allée prendre l’air. Je me suis retrouvée par hasard devant un bureau de tabac, avec cette angoisse qui m’oppressait. Et sur le moment, j’ai vu la cigarette comme un moyen de décompresser », écrit celle qui précise : « Finalement, ça ne m’a pas aidée, et en trois jours, je reprenais mon rythme d’il y a quinze ans… le piège ! »

Maryse, qui a arrêté de fumer pendant dix ans, a repris « à la mort soudaine de (s) a chienne, qui avait 11 ans ». « J’ai repris la cigarette après une rupture », écrit Quentin, évoquant un « processus d’autodestruction ».

### La convivialité et le partage

Dans les raisons de la reprise du tabac relayées par nos internautes, on trouve également les moments conviviaux autour d’une cigarette. Après « plus de dix-huit ans » d’abstinence, Bénédicte a repris « la cigarette chaleureuse à la pause avec les collègues, un petit moment de détente. Cela va faire un an déjà ». Et elle « culpabilise ».

Christine a arrêté pendant quinze ans avant de reprendre suite à « une séparation, un nouveau travail et un nouveau compagnon qui fumait ». Morgane a replongé après « sept ans de clope électronique sans nicotine ». « Un jour en sortant d’un restaurant, j’ai voulu fumer une clope avec mes sœurs. Le lendemain, j’achetais un paquet. Une semaine après, je fumais un paquet par jour ».

### L’alcool comme élément déclencheur

Un autre moment de tentation survient lors des soirées entre amis où l’alcool est consommé, ce qui a tendance à affaiblir la capacité à résister à l’envie de fumer. Après trois ans d’arrêt, Olivier se rend à une soirée et « après quelques verres, j’ai repris une cigarette, juste pour voir. C’était bon de fou… ». Il écrit avoir « la honte » d’avoir « craqué si bêtement », estimant que « le seul qui a réussi à tout mettre par terre, c’est moi. »

Mickaël, 51 ans, a arrêté de fumer pendant deux ans, « du jour au lendemain, sans aide ». Jusqu’à « une soirée où j’ai pris une taffe, puis une cigarette, et une autre ». Un scénario similaire pour Philippe, qui rapporte « un repas arrosé » ; ou encore Jules, parti cinq jours à un mariage avec (s)es amis d’enfance, sans enfants ni femmes. « Le lendemain du mariage, j’ai acheté un paquet, et depuis je suis retourné à quinze cigarettes par jour ».

### Confiance en soi et « addiction »

Aline a analysé ses habitudes : « Je sais que la nicotine ne me manque pas plus que ça. Mais que c’est la gestuelle qui me replonge dans cette satanée addiction. »

L’« excès de confiance » revient également dans les commentaires. Isabelle confie avoir vécu « vingt ans sans tabac… Rechute en novembre 2024 en lien avec le travail, et surtout persuadée d’être prête à devenir (enfin) une fumeuse occasionnelle. A tort. »