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Ille-et-Vilaine : « Un réel danger »… Fragilisé, ce vieux pont a interdit les camions, qui passent toujours

Il a longtemps résisté à la croissance folle du trafic routier, luttant comme il pouvait contre le poids des camions et des années. Construit en 1867 pour l’exposition universelle de Paris, le pont du port de Roche relie depuis cent cinquante ans les communes de Langon et de Sainte-Anne-sur-Vilaine, entre Rennes et Nantes. Le problème, c’est que l’ouvrage est aujourd’hui fatigué et demande à se reposer. Lors d’un récent audit, les experts ont révélé une pathologie importante de la structure métallique qui fait craindre un affaissement complet du fameux pont franchissant la Vilaine. Pour limiter le risque, le département d’Ille-et-Vilaine avait interdit le franchissement aux véhicules de plus de 20 tonnes en 2020. La dégradation de la situation l’a même poussé à abaisser cette interdiction aux véhicules de 3,5 tonnes. En vigueur depuis le 11 février, l’arrêté a d’abord été respecté… Avant d’être bravé à plusieurs reprises. « Un réel danger », selon le département, qui lance un avertissement.

D’après la collectivité, « des infractions à cette nouvelle règle de franchissement sont régulièrement constatées ». « Cette nouvelle limitation permet de maintenir l’état du pont, et de réduire le risque de ruine potentiel de l’ouvrage. De ce fait, aucune dérogation n’est accordée pour le passage sur l’ouvrage », rappelle le département d’Ille-et-Vilaine. La mise en place d’un portique est en cours d’étude, ainsi que la possibilité d’un franchissement provisoire.

Érigé au XIXe siècle, le pont Napoléon III présentait au départ des arcs métalliques multiples de 25 mètres de long et 21 mètres de large. « Il a ensuite été démonté et réutilisé localement pour constituer trois travées de 25 mètres, fondées sur des appuis en maçonnerie », rappelle le département qui insiste sur la valeur patrimoniale de l’édifice. A l’étude, la rénovation complète du pont « ne verra le jour que dans cinq ou dix ans », reconnaît le département. Des indemnisations pourraient être accordées aux professionnels et coopératives agricoles du secteur qui doivent effectuer d’importants détours vers Redon ou Guipry-Messac pour franchir le fleuve.