Île-de-France Mobilités : 9 milliards d’euros de dettes et le spectre d’une nouvelle augmentation du Navigo
Ce jeudi 20 avril, Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité régulatrice des transports de la région, a adopté son compte administratif 2022. Pour simplifier, elle a validé ses comptes de l’année 2022. Une étape importante pour l’organisation francilienne qui a donné lieu à des constats partagés.
Car les comptes de l’organisme présidé par Valérie Pécresse, la présidente de région, sont plus rouges que jamais. Sa dette atteint désormais 8,7 milliards d’euros contre « seulement » 5 milliards à la fin de l’exercice précédent.
Covid-19, inflation et budget de fonctionnement
Pourtant IDFM ne semble pas s’en inquiéter puisque dans son bilan, l’autorité se vante de la « bonne gestion d’Île-de-France Mobilités alors que le climat d’incertitudes élevées a perduré tout au long de l’année ». En effet, selon le rapport présenté, ce sont « les effets de la crise sanitaire sur les recettes qui sont encore très importants » et « l’avance consentie par l’État de 1,9 milliard d’euros », un prêt accordé par le gouvernement après le Covid-19 qu’IDFM devra rembourser. Ajoutez à cela l’« émergence de la crise énergétique et de forte hausse de l’inflation » depuis le début de la guerre en Ukraine, et vous avez les coupables tout désignés de l’explosion de la dette.
Mais les raisons à cet endettement ne sont pas seulement exogènes. En effet, contacté par 20 Minutes, IDFM soulève de véritables « problèmes de financement de fonctionnement » dans son activité depuis plusieurs années. Autrement dit, l’investissement fonctionne avec de nouvelles lignes et les extensions récentes ou en cours est plus important que les recettes qui permettent de financer le fonctionnement qui suit ces investissements (énergie, salaires, etc.).
L’opposition brandit le spectre d’une nouvelle augmentation du pass Navigo
De son côté, l’opposition met en avant la gestion de Valérie Pécresse, par la voix de Jacques Baudrier, administrateur communiste à Île-de-France Mobilités, qui « continue à faire des dépenses », mais a arrêté de « se battre pour faire des recettes ». Selon l’élu, depuis 2016 refuse de faire payer les « entreprises du CAC40 » des Hauts-de-Seine via le versement mobilité et ne laissant comme solution une nouvelle augmentation du pass Navigo.
Une stratégie démentie par la direction d’IDFM ce vendredi qui assure travailler sur d’autres solutions de financement, dont certaines avancées lors des Assises du financement du transport franciliens en janvier dernier, comme une taxe sur les plus-values immobilières réalisées grâce à l’arrivée du métro dans certains quartiers, par exemple.