« Il va finir par y avoir un drame »… Près de Dijon, un habitant terrorise tout une rue, le voisinage n’en peut plus

«Il nous menace avec sa tronçonneuse en marche, nous nargue, nous insulte, on est terrorisés », lâche Nathalie*, une habitante de Marsannay-la-Côte (Côte-d’Or). « Il va finir par y avoir un drame, on n’arrête pas de le dire mais personne ne bouge », s’inquiète la porte-parole d’habitants qui se sont regroupés en collectif.
Depuis des années, « au moins depuis 2007 », précise-t-elle, des habitants d’une rue de la petite commune viticole, pourtant tranquille et paisible de près de 5.400 habitants, située en périphérie de Dijon, « vivent en enfer ». Selon ces habitants d’une dizaine de maisons, la vie est « devenue impossible » depuis qu’un voisin d’une cinquantaine d’années « les insulte, les menacerait » et va même jusqu’à les agresser : « surtout les femmes », précise Nathalie. « Il pense que c’est son trottoir, qu’il lui appartient. Il insulte ou menace toutes les personnes qui passent devant, une femme avec une poussette, une personne âgée, une jeune femme enceinte […] Il croit que la terre entière lui en veut. On vit un cauchemar qui est indescriptible, Il a même réussi à faire déménager quatre ou cinq voisins », assure la porte-parole.
Dernièrement, Nathalie vient de porter plainte contre lui, après avoir été agressée physiquement, explique-t-elle. « J’ai sept jours d’ITT. C’est le PSIG qui est venu le déloger de chez lui, mais comme il est déjà ressorti de la garde à vue, il nous nargue et nous menace avec sa tronçonneuse en marche dans la rue », affirme, la voix chevrotante de peur, la voisine.
Contacté par 20 Minutes, le maire de la commune, Jean-Michel Verpillot, confirme l’existence de ce problème de voisinage et cette dernière altercation physique, tout en rappelant la limite de ses pouvoirs. « Il a bien été placé en garde à vue et j’ai moi-même été entendu, assure le maire. Je suis élu depuis onze ans et il y avait déjà ce problème de voisinage à mon arrivée. C’est compliqué. Je ne peux que, lorsqu’il y a un problème, faire intervenir la police municipale, voire la gendarmerie quand ça va trop loin. J’agis avec mes moyens de maire. Maintenant, il peut y avoir une décision de justice ».
Une situation qui s’envenime
Et ce que dénonce fortement le petit collectif selon Nathalie, c’est surtout ce manque de prise de conscience des autorités sur le danger de la situation qu’ils vivent au quotidien. « On a écrit, avec tous les voisins, au procureur de la République dès 2007 pour demander que cela cesse et on a eu une réponse expliquant qu’il était au courant et que les forces de l’ordre faisaient tout leur possible, mais ça a continué. Il est interpellé, condamné ou pas, puis il ressort et recommence », assure Nathalie.
Aujourd’hui, la situation ne s’est pas arrangée, les choses se dégradent même, assure la porte-parole du collectif. Les faits reprochés à cet habitant, avec les années, sont à peine croyable à entendre les détails de Nathalie, qui ne sait plus vers qui se tourner. « On a réécrit au procureur, on n’a jamais de réponse, on prévient le maire, il nous dit qu’il fait tout ce qu’il peut, qu’il a lui-même écrit au procureur, au préfet. Mais au final, rien ne bouge ! On a même, avec les voisines, écrit dernièrement en recommandé avec accusé de réception au ministère de la justice. Ils ont bien reçu notre lettre, mais voilà. »
Contacté par 20 Minutes, le procureur de la République à Dijon, Olivier Caracotch, confirme « avoir été encore récemment, saisi par des voisins, ce qui a donné lieu à des instructions d’enquête ». Il souligne que « c’est le cas à chaque signalement qui laisse à penser qu’une infraction a pu être commise » et conclut : « si l’enquête permet de réunir suffisamment de charges, une réponse pénale est apportée. »
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Pas vraiment de quoi satisfaire le voisinage. « Il faut se taire et continuer comme ça ? s’inquiète la porte-parole. On n’en peut plus, vers qui on doit, on peut se tourner ? Tout le monde est au courant, mais ils attendent quoi ? Qu’il y ait un mort pour que ça bouge ? Ça fait vingt ans qu’ils sont au courant. »
* Le prénom a été modifié