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Hinge, l’application de rencontre « faite pour être supprimée » est-elle vraiment l’anti-Tinder ?

Si vous avez fait le tour de Bumble, Tinder, Fruitz ou encore Happn, pas de panique, l’espoir n’est pas encore totalement perdu. Car dans le monde des applications de dating, une petite nouvelle vient de faire son apparition : Hinge. Après avoir cartonné aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, elle est arrivée en France il y a quelques semaines, avec une promesse bien particulière, celle d’être « faite pour être supprimée ». Car contrairement à ses concurrents, la petite dernière mise sur des relations à long terme.

Et pour tenir sa promesse, l’application s’appuie sur la science, et plus particulièrement sur un algorithme qui détermine la compatibilité des partenaires – inspiré du théorème de Gale-Shapley. En d’autres termes, Hinge promet de vous proposer des profils qui vous plairont vraiment.

Des profils beaucoup plus détaillés

Et pour vous créer un profil sur Hinge – qui est obligatoire, au passage –, il faudra vous armer de patience. Car c’est bien là toute la force de l’application. Pour maximiser vos chances de rencontrer votre match idéal, l’application vous encourage à rentrer dans les détails. Plus votre profil est fourni, plus l’algorithme affine ses résultats. Après avoir téléchargé six photos (ou vidéos) minimun, les utilisateurs peuvent indiquer leurs informations de base : âge, taille, lieu de résidence, formation, métier, opinions politiques, religion, signe astrologique ou encore consommation d’alcool, de tabac ou de drogue.

Mais là où Hinge fait la différence, c’est dans les questions ou les accroches guidées proposées aux utilisateurs : « ma peur la plus irrationnelle », « la pire idée de ma vie », « la chose la plus spontanée que j’aie jamais faite », « les greens flags que je recherche », « la dernière fois que j’ai pleuré de joie, c’était », « mon dimanche typique », « je peux parler des heures de », « la chose que je ne ferai plus jamais », et on en passe. Les membres ont également la possibilité de publier une note vocale ou une courte vidéo.

L'utilisateur doit choisir trois questions ou accroches auxquelles il doit répondre parmi des dizaines de propositions.
L’utilisateur doit choisir trois questions ou accroches auxquelles il doit répondre parmi des dizaines de propositions. – Capture d’écran
Certaines catégories sont plus personnelles que d'autres.
Certaines catégories sont plus personnelles que d’autres. – Capture d’écran

Une différence notable avec Tinder, selon Fanny, qui utilise l’application : « Les gens ont l’air un peu plus sérieux, car le profil prend du temps à faire, il y a un certain investissement. Sur Tinder, les descriptions sont toutes les mêmes ou alors sans personnalité. » Pour cette trentenaire, qui s’est inscrite début mars, cette multitude d’informations permet de cerner un peu mieux ses « matchs » : « Ça pousse plus les gens à montrer qui ils sont, on devine mieux leur personnalité », explique-t-elle.

Une interaction plus facile

Ici, pas de swipes frénétiques comme sur Tinder. Pour marquer son intérêt pour un profil, l’utilisateur peut « liker » une réponse à une question, une note vocale ou une photo. Les célibataires peuvent également envoyer « une rose » par jour, l’équivalent d’un « superlike » sur Tinder. « Sur Tinder et Bumble, ce qui est compliqué pour moi, c’est de passer le pas de la discussion, de la lancer. Sur Hinge, le fait de liker une réponse à une question par exemple, ça crée une interaction avant même de matcher avec une personne, c’est plus facile pour engager une conversation », estime Fanny, qui envisage de supprimer définitivement Tinder et Bumble.

A l’inverse de Tinder, sur Hinge, pas besoin de cliquer sur le profil pour y accéder, tout s’affiche dès l’apparition de la première photo. Et forcément, l’utilisateur passe plus de temps sur le profil. Mais surtout, Hinge préfère la qualité à la quantité. Pour rompre avec l’abondance de profils sur les autres applications, la petite dernière limite son nombre de likes quotidiens à huit. En d’autres termes, fini le « swipe » à droite à tout va, il faut réfléchir à deux fois avant de « liker ». Comme elle mise sur le long terme, Hinge envoie une enquête de satisfaction aux utilisateurs afin de savoir si le match a été fructueux, ou non. En gros, si vous avez fait un date, vous pouvez préciser si vous comptez revoir ce partenaire potentiel.

Des versions payantes plus chères

Mais l’application est-elle vraiment destinée à être supprimée comme elle le prétend ? Pas forcément, selon Fanny : « Effectivement, on trouve des profils plus détaillés, qui nous correspondent mieux, c’est moins la course aux matchs, mais ce n’est pas révolutionnaire. » D’autant plus que, selon cette Parisienne, la plupart des utilisateurs indiquent « qu’ils sont ouverts aux relations longues mais aussi aux relations courtes ».

Si l’application est gratuite, elle propose, comme Tinder, Bumble et autres applications, des versions payantes qui permettent des meilleures recommandations de profils, des « likes » illimités ou plusieurs roses par jour. Et comme en amour, on ne compte pas, Hinge est tout de même un peu plus chère que ses concurrentes. Prévoyez tout de même 18,33 euros par mois pour la première version payante « Hinge + », et 30,83 euros pour la version premium « HingeX ». Mais en même temps, l’amour n’a pas de prix.