France

Hauts-de-Seine : La tombe de Robert Badinter taguée avant panthéonisation.

La tombe de Robert Badinter a été dégradée au cimetière parisien de Bagneux quelques heures avant son entrée au Panthéon, avec des inscriptions insultant ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité. Une enquête pour profanation de sépulture a été ouverte et confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.


La « honte ». La tombe de Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, qui doit être honoré au Panthéon ce jeudi, a été dégradée au cimetière parisien de Bagneux, selon un communiqué de la mairie de cette ville des Hauts-de-Seine.

La municipalité a signalé la présence de « tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité ».

Des références au combat de l’ancien ministre

D’après une source policière, les mots « Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la République le sanctifient » ont été peints en bleu sur la pierre tombale de l’ancien avocat, décédé en février 2024.

Cette dégradation, visant la mémoire de l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France, intervient quelques heures avant sa cérémonie d’entrée au Panthéon, prévue pour ce jeudi soir et présidée par Emmanuel Macron.

Le président de la République a réagi à cet acte de profanation en condamnant « ceux qui ont voulu souiller sa mémoire ». « La République est toujours plus forte que la haine », a-t-il écrit dans un message partagé sur X.

De nombreuses indignations

La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est également exprimée, déclarant : « Au nom des Parisiennes et des Parisiens, je condamne avec la plus grande fermeté cet acte de lâcheté et d’indignité en ce jour où la République honore sa mémoire. La Ville de Paris a déposé ce matin un signalement auprès du Parquet afin que le ou les auteurs puissent être interpelés et condamnés. »

Marie-Hélène Amiable, maire communiste de Bagneux, a condamné cette « acte lâche ». Elle a ajouté : « Les inscriptions sont indignes de cet ancien ministre et sénateur, porteur des avancées historiques qui ont permis d’abolir la peine de mort en France, en 1981 et de dépénaliser l’homosexualité en 1982 », dans un communiqué.

Une enquête confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine

Juliette Méadel, ministre démissionnaire de la Ville et élue à Montrouge, commune voisine de Bagneux, a réagi sur X en déclarant : « On peut profaner une tombe, pas une conscience. Robert Badinter est la conscience et le visage de la République et ça : personne ne nous l’enlèvera. »

Le parquet de Nanterre a annoncé l’ouverture d’une enquête pour profanation de sépulture, un délit passible de un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Cette enquête a été confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.