France

Harcèlement scolaire : C’est l’histoire d’une petite fille rousse qui a parlé au lieu de se suicider

Le fléau des cours de récré. Selon un rapport du Sénat, publié en 2022, ce sont près d’un million d’enfants qui, chaque année, sont victimes d’une forme ou d’une autre de harcèlement scolaire. Les autorités ont commencé de prendre la mesure de ce phénomène inquiétant, en multipliant notamment les actions de prévention dans les établissements scolaires. C’est le cas dans le Pas-de-Calais, avec l’expérimentation d’une cellule rassemblant diverses instances visant à « libérer la parole des victimes ». Néanmoins, « face à l’importance de la demande », Marilyne Lamand, la présidente de l’association « Brisons les silences osons » a conçu un livret pédagogique à destination des premiers intéressés : les enfants.

Ecrit par Marilyne Lamand et illustré par Clémence Bernard, « Charlotte la petite fille rousse », raconte l’histoire tragique d’une collégienne, harcelée pour sa morphologie et sa couleur de cheveux. « Je me suis inspirée de ce qui était arrivé à ma meilleure amie de jeunesse, rousse elle aussi », reconnaît l’autrice, âgée de 62 ans. Sauf qu’à l’époque, de tels faits n’étaient pas nommés et qu’en parler était tabou.

« Il y a une alternative à une fin dramatique »

Tabou, ça l’est encore aujourd’hui d’ailleurs. Charlotte, le personnage du livre, n’ose parler à personne de ce qui lui arrive. C’est cette traversée en solitaire d’une telle épreuve qui conduit la fillette a finalement se jeter par la fenêtre de son école. « Je veux expliquer avec ce livre qu’il y a une alternative à une fin dramatique, en parlant, en se confiant, à des amis, des parents », poursuit Marilyne Lamand. D’ailleurs, son livre à deux fins, la seconde, où la fillette décide de raconter son histoire, est « un message d’espoir » pour toutes les victimes.

Une histoire simple, des mots simples, des illustrations parlantes : « C’est facile à comprendre, accessible aux enfants », insiste l’autrice. Et son message, elle va le porter elle-même dans les collèges de son département, le Pas-de-Calais. Et plus loin encore, par le biais d’ambassadeurs qui se sont montrés intéressés par sa démarche : en Belgique et sans doute bientôt au Luxembourg et au Canada.