Guerre Israël-Hamas : La première phase du plan de paix Trump signée ?

La « version finale de la première phase » du plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza a été signée jeudi matin par toutes les parties concernées, a annoncé Shosh Bedrosian, porte-parole du Bureau du Premier ministre israélien.

« La version finale de la première phase a été signée ce matin en Égypte par toutes les parties en vue de la libération de tous les otages » détenus à Gaza par le Hamas ou d’autres groupes palestiniens, a précisé Mme Bedrosian lors d’un point de presse en ligne.

L’accord doit encore recevoir l’aval du cabinet de sécurité israélien lors d’une réunion prévue cet après-midi, a ajouté Mme Bedrosian, soulignant qu’un cessez-le-feu entrerait en vigueur dans les vingt-quatre heures suivant cette approbation.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi que le cabinet de sécurité se réunira à 17 heures pour un vote sur l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza. Ce cabinet, organe de décision ministériel restreint, se réunira avant la réunion de tous les membres du gouvernement, a précisé Shosh Bedrosian, porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, lors d’un point presse.

M. Netanyahu avait déjà indiqué qu’il réunirait son gouvernement à 18 heures afin d’approuver le plan de libération des otages à Gaza annoncé par le président américain Donald Trump.

La Turquie souhaite participer à un groupe de travail chargé de garantir la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a déclaré jeudi son président, Recep Tayyip Erdogan. « Nous souhaitons que la Turquie prenne part au groupe de travail qui veillera à la mise en œuvre de l’accord sur le terrain », a ajouté le président turc, dont une délégation est présente en Égypte où se négocie le cessez-le-feu avec Israël.

Une porte-parole du gouvernement israélien a rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump avaient eu un appel téléphonique « chargé d’émotion » jeudi suite à l’annonce d’un accord sur Gaza entre Israël et le Hamas. « Lors de cet appel téléphonique, le Premier ministre Netanyahu a remercié le président Trump pour ses efforts de leadership mondial ayant rendu cela possible », a déclaré Shosh Bedrosian aux journalistes. « Ce fut une conversation émotive et chaleureuse, au cours de laquelle les deux dirigeants se sont félicités mutuellement pour cette réalisation historique », a-t-elle poursuivi.

Le célèbre dirigeant palestinien Marwan Barghouthi ne sera pas échangé contre des otages à Gaza, selon Israël. Une porte-parole du gouvernement a confirmé cette information. Répondant à une question d’un journaliste lors d’un point presse, Shosh Bedrosian a affirmé « qu’à ce stade, il ne fera pas partie de cet échange. »

L’accord devant mettre fin à deux années de guerre dévastatrice et permettant la libération des otages toujours aux mains du Hamas doit être signé ce jeudi en Égypte, selon une source palestinienne proche du dossier. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères du « Quint européen » (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni), du « Quint arabe » (Arabie Saoudite, Égypte, Émirats Arabes Unis, Jordanie, Qatar) ainsi que ceux de l’Union européenne, du Canada et de la Turquie se réuniront dans la capitale française pour travailler sur « le jour d’après ».

Emmanuel Macron doit s’adresser à eux en ouverture des discussions à 17 heures. Le président français recevra auparavant à l’Elysée le cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, le Premier ministre du Qatar, qui est l’un des médiateurs des négociations de Charm-el-Cheikh.

Au nord de la bande de Gaza, les explosions continuent, selon des témoins. Un journaliste de l’AFP a observé plusieurs panaches de fumée s’élever parmi les décombres. La Défense civile, une organisation de premier secours opérant sous l’autorité du Hamas, a signalé quatre morts dans des bombardements ou tirs israéliens durant la nuit.

Des Israéliens dansent sur musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que des drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi matin pour célébrer l’accord entre Israël et le Hamas. Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à fêter la nouvelle tant attendue dans la nuit.

Sur la place, de nombreuses personnes affichent un autocollant sur lequel figure « ils reviennent » avec un cœur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages. « On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin », déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv. « C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas eu ou ne vont pas avoir cette joie, c’est l’un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre », ajoute-t-elle.

« We love Trump », indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l’origine du plan pour Gaza et des négociations indirectes en cours entre Israël et le Hamas.

Les autorités libanaises ont procédé à l’arrestation de 32 personnes au cours des derniers mois, reconnues coupables ou soupçonnées d’avoir transmis des informations sur le Hezbollah à Israël, facilitant ainsi ses frappes meurtrières, a déclaré mercredi un responsable judiciaire.

Selon ce responsable, qui a requis l’anonymat, « 32 personnes au moins ont été arrêtées pour soupçons de collaboration avec Israël, dont six avant la proclamation du cessez-le-feu » entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et l’armée israélienne le 27 novembre 2024.

Après les réactions du président palestinien Mahmoud Abbas et du président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, mais aussi d’Emmanuel Macron, voici celles des dirigeants d’autres pays à travers le monde.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remercié jeudi Donald Trump et s’est dit « très satisfait » de l’accord portant sur un cessez-le-feu à Gaza. L’Arabie saoudite a mis en avant « le début d’une action sérieuse et urgente pour alléger les souffrances du peuple palestinien ».

La Chine espère « qu’un cessez-le-feu permanent et complet sera obtenu au plus vite à Gaza afin d’atténuer réellement la crise humanitaire et d’apaiser les tensions régionales ». « Le fait qu’un cessez-le-feu soit constaté à Gaza ne peut que susciter une satisfaction générale », a réagi le porte-parole du Kremlin.

L’Union européenne « continuera à soutenir l’acheminement rapide et sûr de l’aide humanitaire à Gaza. Et le moment venu, nous serons prêts à contribuer à la reprise et à la reconstruction », a indiqué la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens a salué jeudi l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le qualifiant de « grand soulagement », et s’est déclarée prête à faire parvenir à Gaza la nourriture dont la population a un besoin urgent.

« L’Unrwa dispose de nourriture, de médicaments et d’autres produits de première nécessité pour Gaza. Nous avons de quoi nourrir l’ensemble de la population pendant les trois prochains mois », a déclaré sur X Philippe Lazzarini, directeur général de l’agence.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, partenaire clé de la majorité du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a annoncé qu’il voterait contre un accord de cessez-le-feu avec le Hamas prévoyant la libération des otages détenus à Gaza et celle de prisonniers palestiniens.

« Il y a une peur immense des conséquences [engendrées par le fait de] vider les prisons et de libérer la prochaine génération de dirigeants terroristes (…) », a écrit le ministre d’extrême droite sur X. « Ne serait-ce que pour cette raison, nous ne pouvons pas participer à des célébrations à court terme ni voter en faveur de cet accord. »

Le bureau du Premier ministre israélien a déclaré jeudi que l’accord visant à libérer les otages à Gaza n’entrera en vigueur qu’après l’approbation du gouvernement, « attendue dans la soirée ».

« Contrairement aux informations diffusées par des médias arabes, le décompte des 72 heures ne commencera qu’après l’approbation de l’accord par le gouvernement. Cette approbation est attendue dans la soirée », détaille un communiqué du bureau de Benjamin Netanyahu.

Le président américain Donald Trump a précédemment annoncé qu’Israël et le Hamas avaient conclu un accord concernant Gaza, prévoyant un cessez-le-feu et la libération d’otages détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens, échange qui doit se réaliser dans les 72 heures suivant l’entrée en vigueur de l’accord.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué jeudi l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza, le qualifiant d' »historique ».

Cet accord « tourne la page de la guerre » et « ouvre une porte d’espoir pour les peuples de la région vers un avenir fondé sur la justice et la stabilité », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a exprimé jeudi son soutien à l’accord conclu entre Israël et le Hamas pour la bande de Gaza, espérant qu’il contribue à la création d’un État palestinien.

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, Mahmoud Abbas a « accueilli favorablement l’annonce par le président américain Donald Trump d’un accord visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza », et a « exprimé l’espoir que ces efforts soient le prélude à une solution politique permanente (…) conduisant à la fin de l’occupation israélienne de l’État de Palestine et à l’établissement d’un État palestinien indépendant. »

Le président français Emmanuel Macron a salué « l’espoir immense » suscité par l’accord entre Israël et le Hamas, espérant qu’il puisse permettre « l’ouverture d’une solution politique fondée sur la solution à deux États ». Il a également appelé Israël et le Hamas à « respecter strictement les termes » de l’accord.

L’armée israélienne a annoncé jeudi qu’elle se préparait à redéployer les troupes présentes dans la bande de Gaza, suite à l’accord de cessez-le-feu en cours entre Israël et le Hamas qui vise à libérer les otages. « L’armée a commencé les préparatifs opérationnels en vue de la mise en œuvre de l’accord. Dans le cadre de ce processus, les lignes de déploiement (dans la bande de Gaza) seront rapidement ajustées », a précisé un communiqué militaire.

Les troupes israéliennes contrôlent 75 % du territoire palestinien et un responsable du Hamas a déclaré qu’une libération d’otages aurait lieu « simultanément à des retraits israéliens spécifiques » de certaines zones de la bande de Gaza.

Evoquant « un grand jour pour Israël », le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou doit rassembler son cabinet dans la journée pour « ratifier l’accord et rapatrier tous nos précieux otages ». Ses ministres d’extrême droite ont jusqu’ici refusé de mettre fin à l’offensive à Gaza avant la destruction du Hamas.

Ce plan en 20 points, proposé par le président américain Donald Trump le 29 septembre lors de sa rencontre à la Maison-Blanche avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, prévoit à terme le désarmement du Hamas et un retrait d’Israël du territoire. L’accord doit être formellement signé ce jeudi en Égypte.

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