France

Guerre en Ukraine : Zelensky refuse de vendre ses minerais à Trump et les Européens veulent montrer leur « utilité »

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce samedi 15 février 2025, 1.088e jour de la guerre.

Le fait du jour

Volodymyr Zelensky a annoncé ce samedi avoir refusé de signer un accord avec les Etats-Unis portant sur des minerais ukrainiens. Il estime en effet qu’il ne « protégeait pas » à ce stade son pays. « Je n’ai pas autorisé les ministres à signer l’accord parce qu’il n’est pas prêt. À mon avis, il ne nous protège pas », a-t-il déclaré en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich, ajoutant qu’un tel accord devait comporter « des garanties de sécurité » pour l’Ukraine. Mais « je ne vois pas encore dans le document ce lien » entre minerais et protection, a-t-il ajouté.

Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a déclaré jeudi qu’il espérait parvenir à un accord sur les minerais ukrainiens qui permettrait de « rembourser », en partie, les Etats-Unis pour l’aide fournie à l’Ukraine afin de financer la guerre contre la Russie. « Une partie de cet argent servira à rembourser le contribuable américain pour les milliards de dollars qui ont été dépensés dans ce pays », a-t-il déclaré au lendemain de l’appel téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui a rebattu les cartes de la guerre en Ukraine.

« Nous aurons peu de chance, peu de chance de survivre sans le soutien des Etats-Unis. Je pense que c’est très important », avait déclaré plus tôt dans la journée le président ukrainien, lors d’une interview avec la chaîne NBC, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich, où il a rencontré le vice-président américain JD Vance.

La déclaration du jour

« La crédibilité des Etats-Unis dépend de la façon dont la guerre se termine, pas seulement celle de l’administration Trump, celle des Etats-Unis » »

C’est une déclaration qui montre bien le désamour entre les Etats-Unis et l’Union européenne ces derniers jours. Les négociations annoncées par Washington avec la Russie pour mettre fin aux hostilités en Ukraine posent la question de la « crédibilité des Etats-Unis », a lancé le chef de la diplomatie polonaise, ce samedi. Il a aussi prévenu le président américain Donald Trump que s’il voulait « obtenir le prix Nobel », « la paix doit être juste ».

Le chiffre du jour

3. C’est la troisième fois que les membres de l’Union européenne décident de se réunir en urgence pour discuter de l’Ukraine en moins de dix jours. Le président français Emmanuel Macron a convié des dirigeants européens à une réunion lundi à Paris, a annoncé le chef de la diplomatie polonaise. Parallèlement, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a convoqué pour dimanche une seconde réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des Etats membres présents à Munich « afin de faire le point sur les derniers contacts avec les responsables américains et ukrainiens », a dit une porte-parole sur X.

La tendance

Les Européens doivent montrer leur « utilité » s’ils veulent peser dans les négociations entre les Etats-Unis et la Russie en vue de mettre fin aux hostilités en Ukraine, a affirmé samedi le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.

De son côté, Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés européens au sursaut face à la Russie, les exhortant à créer une armée commune pour éviter un accord forgé par les Américains « dans le dos » de l’Ukraine. « Je crois vraiment que le moment est venu de créer les forces armées de l’Europe », a appelé le dirigeant dans un discours à la Conférence de Munich sur la sécurité, devant un parterre de responsables politiques internationaux.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

« Le temps où l’Amérique soutenait l’Europe simplement parce qu’elle l’avait toujours fait est révolu », a-t-il prévenu. A l’approche du troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, il a appelé l’Europe à se rassembler derrière une politique étrangère et de défense commune qui montrerait à Washington que le continent prend en main sa propre sécurité.