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Guerre en Ukraine : Trump applaudi, Macron et Européens veulent avancer

Le Kremlin a salué mercredi les dernières déclarations du président américain Donald Trump, qui a soutenu que la Russie avait « toujours eu » l’avantage militaire sur le front en Ukraine. Selon un rapport des ONG suisse Small Arms Survey et ukrainienne CENSS, plus de 60 % des saisies d’armes à feu détenues illégalement ont augmenté entre les trois années précédant l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie et les trois premières années de l’offensive.


Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? *20 Minutes* fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce mercredi 10 décembre, au 1.386e jour du conflit.

**Le fait du jour**

Le Kremlin a salué mercredi les récentes déclarations du président américain Donald Trump. Dans un entretien avec le site Politico, celui-ci a affirmé que la Russie avait « toujours eu » l’avantage militaire sur le front en Ukraine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : « À bien des égards, concernant une adhésion à l’Otan, les territoires, concernant le fait que l’Ukraine perd du terrain, c’est conforme à notre compréhension. À bien des égards, le président Trump a abordé les causes profondes du conflit. » Selon Peskov, cette interview du dirigeant américain est « très importante ».

Donald Trump ajoutait que la Russie, étant « bien plus grande » et « plus forte » que l’Ukraine, dispose d’une position de négociation avantageuse pour mettre fin aux combats. « De façon générale, c’est la taille qui l’emporte », a-t-il souligné, en insistant sur son opposition à l’adhésion de Kiev à l’Otan, tout en critiquant le travail des leaders européens.

Il a également suggéré que l’Ukraine devrait organiser des élections, accusant le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses ministres d’ « utiliser la guerre » pour éviter ce processus. Zelensky a réagi en se déclarant « prêt » à organiser une présidentielle, à condition que ses alliés puissent garantir la sécurité du scrutin, alors que des bombardements russes ravagent quotidiennement le pays.

**La déclaration du jour**

« Ils ont convenu qu’il s’agissait d’un moment critique pour l’Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique », rapporte l’entourage d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Le président français a annoncé s’être entretenu ce mercredi par téléphone avec Donald Trump concernant l’Ukraine, « pour essayer d’avancer ». Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont également participé à cet entretien.

Selon la même source, les dirigeants ont « discuté des derniers développements de la médiation engagée par les États-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries ». « Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours », a ajouté l’Élysée.

Macron et Starmer avaient précédemment rencontré Volodymyr Zelensky à Londres, pour lui garantir leur soutien face à la pression croissante. Les deux hommes doivent également présider jeudi une nouvelle réunion de la « coalition des volontaires », réunissant les soutiens de Kiev prêts à lui offrir des « garanties de sécurité » en vue d’un éventuel cessez-le-feu ou accord de paix.

**Le chiffre du jour**

Plus de 60 %. C’est le pourcentage d’augmentation des saisies d’armes à feu détenues illégalement entre les trois années précédant le début de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie (2019, 2020, 2021) et les trois premières années de l’offensive (2022, 2023, 2024), selon un rapport des ONG suisse Small Arms Survey et ukrainienne CENSS.

Les armes à feu concernées comprennent les armes de poing et d’épaule, notamment les fusils automatiques, les pistolets-mitrailleurs ou les fusils mitrailleurs légers, précisent-elles. Pendant cette même période, les saisies de lance-grenades, de grenades, de lance-roquettes et de mines ont plus que doublé (+ 155 % pour les grenades, par exemple, avec 10.311 saisies), selon ce rapport basé sur les chiffres des autorités judiciaires ukrainiennes. « Ces données reflètent non seulement l’évolution des stocks illicites en Ukraine, mais aussi les efforts concertés des autorités ukrainiennes pour retirer ces articles de la circulation », affirment les ONG.

En septembre 2024, l’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC) a alerté sur « des signes avant-coureurs d’une recrudescence » du trafic d’armes, illustrant cela par le démantèlement d’un réseau à Lviv, près de la frontière polonaise. Cependant, Small Arms Survey et CENSS précisent ne pas avoir trouvé de preuve de détournement massif d’armes légères fournies à Kiev par ses soutiens occidentaux.

**La tendance**

La Pologne prévoit d’échanger avec l’Ukraine ses derniers avions chasseurs MiG-29 de conception soviétique contre des technologies ukrainiennes de drones, a annoncé mercredi le ministre de la Défense polonais. Varsovie a déjà largement renouvelé sa flotte aérienne en remplaçant ses appareils de l’ère soviétique par des F-16 américains et des FA-50 sud-coréens, tout en attendant la livraison de 32 F-35 commandés à Washington.

« Les MiG arrivent en fin de vie, c’est-à-dire qu’ils vont être retirés du service dans l’armée polonaise, et nous discutons avec la partie ukrainienne de leur transfert, mais aussi du transfert de technologies, comme dans le domaine des drones et des missiles, depuis l’Ukraine vers la Pologne », a déclaré Wladyslaw Kosiniak-Kamysz à la radio publique polonaise Trojka. La Pologne, qui a déjà fourni une grande partie de ses MiG-29 à l’Ukraine au cours des trois dernières années, disposerait encore de 14 appareils, selon les médias.

Le ministre a ajouté que son pays tirait déjà profit de l’expertise ukrainienne dans la formation militaire des drones. Les Ukrainiens « sont les meilleurs en matière de drones parmi tous les pays avec lesquels nous entretenons de bonnes relations », a-t-il souligné.