Guerre en Ukraine : Toujours pas de trêve et, non, Kiev ne cédera pas le contrôle de ses centrales nucléaires à Trump

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 20 mars 2025, 1.121e jour de la guerre.
Le fait du jour
Mercredi, après un appel téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky bien plus chaleureux que leur dernière rencontre dans le Bureau ovale, la Maison-Blanche avait émis l’idée de prendre « possession » des centrales nucléaires et électriques ukrainiennes. L’idée étant de servir ainsi de bouclier pour prévenir les attaques russes sur ces infrastructures. Et bien, c’est niet. « Nous n’en discuterons pas. Nous avons 15 réacteurs nucléaires en service aujourd’hui. Tout cela appartient à notre État, ce ne sont pas des propriétés privées », a mis au point le président ukrainien lors d’une conférence de presse à Oslo.
L’Ukraine possède quatre centrales nucléaires ukrainiennes opérationnelles, toutes construites à l’époque soviétique. Volodymyr Zelensky affirme avoir uniquement parlé avec son homologue américain de la centrale de Zaporijjia. Située au sud du pays, elle est la plus grande d’Europe et a été mise à l’arrêt depuis son occupation par l’armée russe début 2022. Elle est surtout une source de préoccupation pour Kiev et l’Occident. La concernant, Volodymyr Zelensky se dit à l’écoute si les Américains « veulent moderniser », ou « investir ». « C’est une question ouverte, nous pouvons en parler », a-t-il ajouté.
La phrase du jour
« Poutine doit payer lui-même la facture de la guerre qu’il a déclenchée, pas le contribuable européen ou américain » »
C’est l’avis de Rouslan Stefantchouk, le président du parlement de Kiev (la « Rada »). Il l’a donné ce jeudi à Strasbourg lors du sommet des présidents de parlements réunis au Conseil de l’Europe.
Le Conseil de l’Europe, vigie de la démocratie et des droits fondamentaux sur le continent, rassemble 46 pays depuis l’exclusion de la Russie. L’organisation a mis en place un registre des dommages destiné à présenter un jour une facture à Moscou. Dans son discours, le parlementaire ukrainien a aussi appelé la communauté internationale à avancer vers la mise en place d’un « tribunal spécial » pour juger les responsables du conflit.
Le chiffre du jour
171. Le nombre de drones lancés par la Russie sur l’Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi – et dirigés vers « des infrastructures » – selon Volodymyr Zelensky. Il estime que « malgré les propos de Poutine, qui se dit prêt à mettre fin aux attaques, rien n’a changé ». Pas même côté ukrainien. Car, dans le même temps, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir intercepté 54 drones ennemis dans la région de Saratov, à environ 700 km au sud-est de Moscou, et 40 autres dans la région voisine de Voronej. Le gouverneur de cette dernière affirme avoir tout simplement essuyé « l’attaque de drones la plus massive » depuis le début de la guerre.
Autant dire que la trêve convenue mardi entre Donald Trump et Vladimir Poutine attendra au moins un jour de plus.
La tendance
Initialement annoncée pour dimanche, la suite des négociations sur le règlement du conflit aura finalement lieu lundi à Riyad, en Arabie saoudite. Avec, d’après ce que Volodymyr Zelensky a compris, d’abord une réunion entre les négociateurs américains et ukrainiens, puis une session américano-russe. Donald Trump espère arracher un cessez-le-feu « complet ». Avant cette « navette diplomatique », le président ukrainien a appelé ce jeudi ses alliés européens à maintenir la pression et les sanctions sur la Russie « jusqu’au début du retrait russe ».
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
La réunion de Riyad s’annonce compliquée pour les négociateurs de Donald Trump car Vladimir Poutine exige un arrêt de l’aide militaire occidentale en préalable à un cessez-le-feu et s’oppose à l’intervention de soldats étrangers en Ukraine pour le faire respecter.
Des réclamations dont les Européens ne tiennent ostensiblement pas compte. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a assuré jeudi que les plans pour défendre un éventuel cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie « prenaient forme », à l’issue d’une réunion à Londres entre les chefs d’état-major de « plus de 25 pays ». Il a indiqué que ces discussions étaient destinées à concrétiser l’« intention politique » d’apporter des garanties de sécurité à l’Ukraine. « Qu’il s’agisse de ce qui pourrait se passer en mer ou dans les airs ou dans la défense des frontières, », a-t-il ajouté, sans toutefois donner de détails.
Dans la journée, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin a vivement critiqué les « manœuvres » des alliés de Kiev, estimant que « L’Europe s’est transformée en parti de la guerre ».