Guerre en Ukraine : « Terreur et barbarie »… Ce que l’on sait des frappes qui ont fait 14 morts à Kiev
Un cratère fumant et un immeuble coupé en deux. Ce jeudi matin, Kiev portait encore les stigmates d’une éprouvante nuit. Une nuit qui restera comme l’une des plus meurtrières depuis le début de la guerre avec la Russie. Au moins 14 personnes, dont trois enfants, ont été tuées dans la capitale ukrainienne, lors de l’une des plus importantes attaques aériennes russes. Tôt ce jeudi, les secouristes continuaient de sortir des corps des décombres. Ici, un corps sans vie vêtu d’un pyjama couvert de poussière. Moscou préfère « continuer à tuer » plutôt que négocier une paix, a dénoncé le président Volodymyr Zelensky. Alors que les discussions autour d’un accord de paix piétinent, l’armée de Vladimir Poutine continue d’attaquer.
Quel est le bilan de ces attaques ?
La Russie a tiré 598 drones et 31 missiles balistiques et de croisière sur l’Ukraine dans la seule nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l’armée de l’air ukrainienne. Des tirs nourris, qui ont fait de nombreuses victimes : 14 morts, dont trois enfants, selon le dernier bilan des services de secours. Une école maternelle et un centre commercial ont été touchés, selon les autorités locales, qui ont dénombré plus de vingt lieux touchés.
Le bâtiment de la mission de l’Union européenne à Kiev a notamment été endommagé par une frappe russe. Un acte « délibéré », selon le président du Conseil européen, António Costa. Ce dernier a promis que l’UE ne se laisserait « pas intimider ». Un bâtiment du British Council anglais a aussi été touché.
Pourquoi les attaques s’intensifient sur Kiev
La capitale ukrainienne est très loin du front installé depuis l’invasion russe en 2022. Kiev avait donc été relativement préservée des attaques aériennes, d’autant qu’elle est dotée d’importantes défenses antiaériennes. Mais ces derniers mois, les attaques russes se sont multipliées, fragilisant les défenses ukrainiennes.

Cet été, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts à Kiev, l’une des attaques les plus meurtrières dans la capitale en plus de trois ans de guerre. Un véritable carnage qui avait poussé Donald Trump à convoquer Vladimir Poutine pour une rencontre en Alaska. Mais l’accord de paix tant espéré semble encore bien loin.
Que répond la Russie ?
L’annonce de ces nouvelles attaques sanglantes a fait réagir dans le monde entier. « 629 missiles et drones en une nuit sur l’Ukraine : voilà la volonté de paix de la Russie. Terreur et barbarie », a réagi Emmanuel Macron sur X. « Poutine tue des enfants et des civils et sabote les espoirs de paix. Ce bain de sang doit cesser », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Face à ces critiques et condamnations unanimes, la Russie ne s’est pas démontée. « Les forces armées russes accomplissent leur mission », a répondu le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Avant d’ajouter : « Dans le même temps, la Russie reste intéressée par la poursuite du processus de négociation, afin d’atteindre les objectifs qui sont fixés par des moyens politiques et diplomatiques. » Un discours de façade qui ne convainc plus personne en Ukraine.
Pour mettre fin à son assaut, la Russie réclame notamment que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l’OTAN. Des conditions que Kiev juge inacceptables.

