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Guerre en Ukraine : Poutine ne souhaite pas la paix sans territoires.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé ce jeudi que Moscou cessera les hostilités en Ukraine si les forces de Kiev acceptent de se retirer des territoires dont la Russie revendique l’annexion. Un tribunal russe a condamné jeudi à la perpétuité huit hommes pour leur implication dans la gigantesque explosion qui avait partiellement détruit en 2022 un pont emblématique reliant la Russie à la péninsule de Crimée annexée en 2014.


Vous avez raté les derniers événements concernant la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce jeudi 27 novembre, au 1.373e jour du conflit.

Le fait du jour

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré ce jeudi que Moscou mettrait fin aux hostilités en Ukraine si les forces de Kiev acceptent de se retirer des territoires que la Russie considère comme annexés. « Si les troupes ukrainiennes quittent les territoires occupés, nous cesserons les hostilités. Si elles ne partent pas, nous les chasserons par la force militaire », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Bichkek, au Kirghizstan.

Vladimir Poutine n’a pas précisé s’il faisait uniquement référence aux régions de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, que le Kremlin considère comme une priorité, ou également à celles de Kherson et de Zaporijjia dans le sud. La Russie avait revendiqué en septembre 2022 l’annexion de ces quatre territoires, qui ne sont pas entièrement sous son contrôle.

La cession par Kiev des régions de Donetsk et de Lougansk à Moscou figurait dans le plan originel en 28 points des États-Unis pour mettre fin à la guerre en Ukraine, perçu par beaucoup à Kiev comme une capitulation. Ce document a été retravaillé après des consultations avec l’Ukraine.

Vladimir Poutine a également répété jeudi que la Russie n’avait aucune intention d’attaquer l’Union européenne, mais a indiqué que Moscou avait élaboré des « mesures de rétorsion » économiques en cas de saisie des avoirs russes gelés.

La déclaration du jour

« Lorsqu’ils m’ont emmené dans un camp, c’est là que j’ai compris qu’il s’agissait d’un contrat militaire », a déclaré Evans Kibet. Ce Kényan, qui aspirait à devenir athlète de haut niveau, se retrouve soldat de Moscou sur le front ukrainien, malgré lui, assure-t-il. Il est présenté par Kiev comme le symbole de l’engagement de ressortissants africains aux côtés de la Russie, alors que des centaines d’entre eux combattraient en Ukraine depuis l’invasion de 2022.

Détenu dans un établissement pénitentiaire spécial à l’ouest de l’Ukraine, cet homme dans la trentaine a été capturé près de Vovtchansk, dans la région de Kharkiv (nord-est). Il affirme s’être rendu en Russie pour un événement sportif lors d’un festival culturel. Envisageant de s’installer dans le pays, on lui propose un emploi présenté comme « gardien de bâtiment », et il signe un contrat rédigé en russe, langue qu’il ne pouvait « ni écrire ni lire ». Une fois le contrat signé, il est envoyé s’entraîner pour être déployé au front. Il précise être parti en Russie avec quatre compatriotes, dont il n’a plus de nouvelles depuis son déploiement.

La tendance

« Notre jeunesse a soif d’engagement ». Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi un « service national » de dix mois pour les jeunes majeurs, qui sera « purement militaire » mais volontaire, destiné à « répondre aux besoins des armées » face aux menaces russes et aux risques accrus de conflit.

« La peur n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter est de s’y préparer », a déclaré le chef de l’État. Il a également précisé que les volontaires serviront « exclusivement sur le territoire national », assurant dès mardi qu’il ne s’agissait pas « d’envoyer nos jeunes en Ukraine ».

Emmanuel Macron a confirmé que ce nouveau dispositif sera mis en place « progressivement dès l’été prochain », avec un début de sélection des candidats dès mi-janvier. Il durera dix mois (un mois de formation, neuf au sein de l’armée). En raison de contraintes budgétaires, le dispositif sera déployé progressivement : la première année, il concernera 3.000 jeunes, avec un objectif de 10.000 par an en 2030, puis une ambition de 42.500 en 2035. Cela représenterait 50.000 par an en cumulant avec les personnes qui effectuent déjà le service militaire volontaire (SMV) et son équivalent ultramarin, le service militaire adapté (SMA), qui continueront de fonctionner en parallèle.

Le chiffre du jour

8. Un tribunal russe a condamné jeudi à la perpétuité huit hommes pour leur implication dans la gigantesque explosion qui avait partiellement détruit en 2022 un pont emblématique reliant la Russie à la péninsule de Crimée annexée en 2014.

À l’issue d’une audience à Rostov-sur-le-Don (sud), tous ont été reconnus coupables d’avoir fait partie d’un « groupe criminel organisé » formé afin de « commettre un attentat » sur le pont de Crimée, qui avait fait cinq morts en octobre 2022, a indiqué le tribunal militaire régional dans un communiqué.