Guerre en Ukraine : Poutine en spectacle, drones frappent en Méditerranée
Le 19 décembre, au 1.395e jour du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré que la balle était « dans le camp » de Kiev et de ses soutiens européens, tout en évoquant des gains territoriaux dans l’est du pays. En mer Méditerranée, l’Ukraine a affirmé avoir frappé le pétrolier Qendil, qui était vide au moment de l’attaque et avait « subi d’importants dommages ».

Vous avez manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes vous résume la situation chaque soir. Voici l’essentiel de ce vendredi 19 décembre, au 1.395e jour du conflit.
Le fait du jour
Un one-man-show de plus de quatre heures, mêlant folklore, autosatisfaction, parfois apaisant et souvent lourd de menaces pour les Occidentaux. Ce vendredi à Moscou, s’est tenue la très attendue conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine, avec des questions sélectionnées à l’avance. Concernant « l’opération spéciale » en Ukraine, terme employé par le Kremlin, le président russe a affirmé que la balle était « dans le camp » de Kiev et de ses alliés européens. Il a loué les gains territoriaux réalisés dans l’est du pays, déclarant que ses troupes « avancent sur toute la ligne de contact » tandis que les Ukrainiens « reculent dans toutes les directions ».
Lorsqu’un journaliste américain l’a interrogé sur sa responsabilité personnelle dans le conflit le plus meurtrier sur le sol européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Vladimir Poutine a répondu : « Nous ne nous considérons pas responsables de la mort des gens, parce que nous n’avons pas commencé cette guerre ». Le président russe a de plus averti les Européens des « conséquences très lourdes » éventuelles en cas de saisie des avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine, mentionnant des mesures de représailles et des recours en justice.
La déclaration du jour
« Nous ne pouvons pas forcer la Russie à conclure un accord. Il faut qu’ils [le] veuillent. »
Alors que de nouvelles discussions sont prévues cette nuit aux États-Unis entre Américains et Ukrainiens concernant le plan de paix soutenu par Donald Trump, possiblement en présence de négociateurs européens, Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine, n’affiche pas un optimisme démesuré.
Le chiffre du jour
18 mois. C’est la durée pendant laquelle le chercheur français Laurent Vinatier a déjà été détenu dans une prison russe, alors que les autorités projettent de le juger pour « espionnage ». Interrogé sur cette affaire lors de sa célèbre conférence, Vladimir Poutine a affirmé « ne rien savoir » à son sujet. « Je vous promets que je vais me renseigner. Et s’il y a la moindre chance de résoudre cette question de manière positive, si la loi russe le permet, nous ferons tout notre possible », a ajouté le maître du Kremlin.
« Nous comptons sur le soutien de la diplomatie française et sur un dialogue utile entre les deux pays dans l’intérêt de Laurent », a commenté prudemment Frédéric Bélot, l’avocat français du chercheur.
La tendance
En mer Méditerranée, c’est une première, selon Kiev. L’Ukraine affirme avoir touché un pétrolier de la « flotte fantôme » russe « dans les eaux neutres », à 2.000 kilomètres de Kiev. Une source anonyme au sein du SBU, les services de sécurité ukrainiens, indique que des drones aériens ont frappé le Qendil que « la Russie utilisait pour contourner les sanctions » et financer « sa guerre contre l’Ukraine ».
La source n’a fourni aucun détail supplémentaire, notamment sur le lieu de lancement ni sur les pays que les drones auraient pu survoler.
Le Qendil, battant pavillon d’Oman, était parti de Sikka (Inde) en direction d’Oust-Louga (Russie), selon ses données de navigation remontées par Bloomberg. Son trajet, cohérent avec des images satellites consultées par l’AFP, montre un demi-tour effectué dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu’il se trouvait à plus de 250 kilomètres des côtes grecques et libyennes. Le navire semblait rebrousser chemin vers l’est vendredi matin.
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Le bâtiment était vide au moment de l’attaque et l’opération n’a entraîné aucune menace pour l’environnement, assure le SBU, précisant que le navire avait « subi d’importants dommages » et n’était plus en état de « poursuivre ses objectifs ». « L’ennemi doit comprendre que l’Ukraine ne s’arrêtera pas et le frappera partout dans le monde, où qu’il se trouve », ajoute cette source.

