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Guerre en Ukraine : Poursuites des consultations sur l’accord d’exportation des céréales

La proposition russe de ne prolonger que de 60 jours l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes n’a pas convaincu. Au lendemain de cette annonce, les consultations se poursuivent à Genève mardi. « Les Nations unies feront tout leur possible pour préserver l’intégrité de l’accord et assurer sa continuité », a déclaré Jens Laerke, un porte-parole de l’agence humanitaire des Nations unies (OCHA), dont le patron, Martin Griffiths, est au cœur des négociations.

« Les consultations avec toutes les parties se poursuivent à tous les niveaux », a-t-il souligné, sans être en mesure de dire ce qui se passera à l’expiration le 18 mars de l’accord, déjà prolongé de 120 jours à l’automne. « Nous verrons samedi, ce qui se passera samedi », a-t-il dit, pressé de questions par des journalistes à Genève.

60 jours au lieu de 120

Après des discussions lundi, Moscou avait indiqué qu’il ne s’opposait pas à la prolongation de l’accord mais seulement pour 60 jours. Pour la Russie, cette proposition représente un geste de bonne volonté. Ce sont cependant 120 jours qui sont prévus dans le document accepté l’été dernier par la Russie et l’Ukraine et dont l’application est garantie par l’ONU et la Turquie.

L’Ukraine a immédiatement critiqué l’annonce russe estimant que « l’accord sur « l’Initiative céréalière de la mer Noire » implique au moins 120 jours de prolongation » et qu’une « position de la Russie de le prolonger de seulement 60 jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU ». Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara en tant que « garants de l’initiative ». Dans un communiqué lundi soir, l’ONU avait déjà dit son souci de préserver l’accord et indiqué qu’elle « prenait note » de la position russe.

La question des engrais russes

Les Russes ne sont pas satisfaits des résultats d’un deuxième accord qui avait été conclu parallèlement l’été dernier avec les Nations unies et qui devait permettre de lever des obstacles sur leurs propres exportations de céréales et surtout d’engrais. Bien que ces produits ne soient pas frappés par les sanctions imposées par les alliées de Kiev pour forcer Moscou à arrêter l’invasion de l’Ukraine, les mesures financières ont eu pour effet indirect de dissuader des opérations d’intermédiaires craignant de tomber sous le coup de mesures de rétorsion aux Etats-Unis et en Europe.

Mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a remis les points sur les i. « Il est évident qu’en gros (…) le deuxième volet de l’accord qui nous concerne n’a pas été appliqué jusqu’à présent », a-t-il accusé, et de désigner les coupables : « Nous apprécions les efforts de l’ONU, de son secrétaire général en personne (…). Mais M. [Antonio] Guterres n’a pas réussi à percer le mur érigé par l’Occident collectif ».

Les principaux points d’achoppement pour Moscou comprennent : « les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le « dégel » des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc « Togliatti-Odessa » », avait détaillé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine.