France

Guerre en Ukraine : Paris juge « extrêmement importante » la décision de la CPI contre Poutine

Pour Paris, « il n’y a pas de paix sans justice ». La délivrance vendredi par la Cour pénale internationale (CPI) d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre en Ukraine est donc une décision « extrêmement importante », estime ce dimanche la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.

Cela « signifie que tout responsable de crime de guerre ou de crime contre l’humanité devra rendre des comptes, quel que soit son statut ou son rang », affirme la cheffe de la diplomatie dans une interview au Journal du Dimanche. « Désormais, aucun maillon de la chaîne ne peut penser qu’il échappera à la justice et cela devrait en conduire beaucoup à réfléchir », poursuit-elle, « c’est donc une décision qui peut changer le cours des événements ».

Une décision « historique » pour Zelensky

La décision de la CPI, qui siège à La Haye, concerne la « déportation » de milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie depuis le début du conflit avec l’Ukraine il y a un an, ce qui constitue un crime de guerre. Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a qualifiée d’ « historique », Moscou l’a brocardée comme étant « nulle et non avenue », car la Russie n’est pas membre de la CPI et elle ne reconnaît donc pas la compétence de ce tribunal, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« La France soutient la Cour, tout comme elle aide la justice ukrainienne en envoyant sur place des équipes spécialisées pour documenter les exactions ou identifier les victimes », commente pour sa part Catherine Colonna.

Questionnée par ailleurs sur les livraisons de 13 chasseurs MiG-29 par la Slovaquie et de 4 autres par la Pologne annoncées cette semaine, la ministre répond que « tout ce qui permet d’aider l’Ukraine est utile ». « Les pays qui ont des matériels soviétiques que les Ukrainiens connaissent déjà ont pu prendre cette décision. (…) Pour contrer (l’offensive russe), il faut que l’Ukraine puisse résister avec des moyens disponibles maintenant », ajoute-t-elle. Et quant à la livraison future d’avions de combat plus perfectionnés par la France, « sur le principe, le Président de la République et le ministre des Armées l’ont dit, il n’y a pas de tabou ».