Guerre en Ukraine : Macron tente de convaincre Trump, malgré un vote contesté à l’ONU
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Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 24 février 2025, 1.097e jour de la guerre.
Le fait du jour
C’est le grand rendez-vous du jour vu de France. Emmanuel Macron et Donald Trump se rencontrent ce lundi à la Maison blanche au sujet de la guerre en Ukraine. Le président français tentera de jeter un pont sur le véritable gouffre qui s’est récemment ouvert entre Donald Trump et les Européens à propos du conflit. Les deux hommes, qui se sont réunis dans le bureau ovale du président américain vers 18h30 (heure française), ont avant, même de commencer leur entretien, répondu à quelques questions de journalistes.
« Notre objectif commun », a déclaré le président français, « c’est de construire une paix solide et durable » en Ukraine, ajoutant qu’il espérait une implication américaine « forte » pour la garantir. Il a aussi estimé que l’Ukraine « devait être impliquée » dans les pourparlers pour mettre fin à la guerre. L’Europe est prête à « renforcer » sa défense et les Européens sont « prêts à aller jusqu’à l’envoi de troupes » en Ukraine pour vérifier que « la paix est bien respectée », a aussi indiqué Emmanuel Macron devant Donald Trump.
De son côté, le président américain a assuré que la guerre en Ukraine pourrait prendre fin « d’ici quelques semaines ». Il a également indiqué qu’un accord commercial et diplomatique sur les minerais avec l’Ukraine est « très proche », évoquant même une venue rapide du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche afin de le ratifier. Le président américain a aussi estimé que son homologue russe Vladimir Poutine accepterait la présence de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine.
Une conférence de presse officielle est prévue à l’issue de l’entretien entre les deux présidents ce lundi soir.
La déclaration du jour
« Nous ne cesserons les hostilités que lorsque ces négociations aboutiront à un résultat ferme et durable qui conviendra à la Fédération de Russie » »
Les paroles sont signées Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe a prévenu ce lundi, lors d’un déplacement en Turquie, que la Russie ne cessera les combats en Ukraine que lorsqu’elle aura obtenu ce qu’elle veut des négociations sur la fin de la guerre que les présidents russe et américain ont unilatéralement initiées.
Moscou réclame de facto une reddition de l’armée ukrainienne, que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou partiellement occupées, son renoncement à rejoindre l’Otan et la mise en place de nouvelles autorités au nom d’une prétendue « dénazification » du pays.
Le Kremlin espère que ces revendications maximalistes puissent aboutir, du fait du revirement des Etats-Unis avec le retour au pouvoir de Donald Trump, qui a adopté ce mois-ci un discours très critique envers Kiev et s’est rapproché de Vladimir Poutine
« Les Européens continuent sur la voie […] de leur conviction de la nécessité de poursuivre la guerre », a, de son côté, accusé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le chiffre du jour
93. C’est le nombre de pays membres de l’ONU qui ont adopté ce lundi une résolution réaffirmant son soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale, trois ans jour pour jour après l’invasion russe du pays.
Défiant Kiev et ses alliés européens, les Etats-Unis avaient décidé à la surprise générale de soumettre auparavant à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le très court texte qui demandait « instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable » n’a finalement pas été mis aux voix tel quel. Il a en effet été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens pointant clairement du doigt la Russie pour ce conflit, affirmant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et réclamant une « paix juste ».
Le texte modifié a été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions. Les Etats-Unis, qui avaient décrit leur initiative comme « historique » pour trouver « un chemin vers la paix », se sont finalement abstenus et la Russie, qui avait salué le projet américain original comme « un pas dans la bonne direction », a voté contre.
La résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens a elle aussi été adoptée par 93 voix pour, 18 contre dont les Etats-Unis, et 65 abstentions.
La tendance
La Russie a affirmé ce lundi avoir trouvé un accord avec l’Ukraine pour évacuer des habitants de la région russe de Koursk, partiellement occupée par l’armée ukrainienne, et que ceux-ci se trouvent déjà dans la région ukrainienne de Soumy.
« Il y a des gens [des habitants de la région de Koursk] qui se trouvent déjà à Soumy aujourd’hui. Un accord a été conclu avec la Croix-Rouge et la partie ukrainienne pour qu’elles soient évacuées vers la Russie via la Bélarus », a déclaré la médiatrice russe pour les droits humains, Tatiana Moskalkova, citée par les agences de presse publiques Ria Novosti et Tass.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Des centaines voire des milliers de civils russes, selon les estimations, ont été piégés par l’offensive ukrainienne contre la région de Koursk. Certains ont pu rejoindre la région ukrainienne frontalière de Soumy. Ces dernières semaines la colère de leurs proches en Russie a grandi, reprochant à Moscou de ne pas en faire plus pour les évacuer.
Les échanges de prisonniers de guerre, de corps et le rapatriement de civils sont un rare domaine de coopération entre Moscou et Kiev depuis que la Russie a lancé son assaut, il y a trois ans, contre l’Ukraine.