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Guerre en Ukraine : L’Union européenne casse sa tirelire et l’armée russe pousse

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi, 995e jour de la guerre.

Le fait du jour

C’est une grande première. L’Union européenne a annoncé ce jeudi avoir financé l’achat conjoint d’armes par les 27, dont la plupart en faveur de l’Ukraine. L’UE avait, certes, déjà financé des achats d’armes pour aider Kiev, mais elle le faisait en dehors de son budget, grâce à un instrument financier ad hoc.

« C’est la première fois que nous utilisons le budget de l’UE pour soutenir les États membres dans l’achat conjoint » d’armes, a souligné jeudi la vice-présidente de la Commission européenne Margrethe Vestager, citée dans un communiqué.

L’UE a ainsi investi 300 millions d’euros pour aider une vingtaine d’Etats membres à acheter des équipements en matière de défense anti-aérienne, de véhicules blindés et de munitions, dont la plupart iront à l’Ukraine en guerre, selon ce texte.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, l’UE s’efforce de renforcer son industrie de défense et sa capacité à aider Kiev. Elle a ainsi mis en place un mécanisme d’aide financière visant à favoriser l’achat de munitions par les 27, promettant de livrer au moins un million d’obus d’artillerie à l’Ukraine d’ici à fin mars 2024. Cet objectif n’a toutefois pas encore été atteint.

La déclaration du jour

« « Depuis septembre 2022, l’ennemi tente de reprendre la ville et la commune, sans succès » »

Les paroles sont signées Andriï Bessedine, le chef de l’administration militaire municipale de Koupiansk. Située dans la région de Kharkiv (nord-est), cette ville ukrainienne comptait environ 27.000 habitants avant le début de l’invasion russe en février 2022. L’infanterie russe a brièvement réussi à y pénétrer, avant d’être repoussée par l’armée ukrainienne, ont indiqué jeudi les autorités locales.

L’infanterie russe a réussi à « pénétrer » dans la ville avant d’être « détruite », leurs véhicules ayant été « détruits à l’approche », a assuré Andriï Bessedine. Jeudi, « la situation dans l’enceinte de la ville de Koupiansk et sa commune est sous contrôle, il n’y a pas de troupes russes ou d’équipements », a-t-il ajouté.

Cette brève percée intervient alors que l’armée russe progresse depuis des mois sur le front est, des avancées qui se sont particulièrement accélérées depuis octobre. L’armée russe a d’ailleurs revendiqué ce jeudi la prise d’un village près de Kourakhové.

Le chiffre du jour

8. C’est le nombre d’années de prison auxquelles a été condamnée jeudi une Moscovite pour « discrédit » de l’armée russe et « apologie du terrorisme », dans des publications relatives au conflit en Ukraine et hostiles à Vladimir Poutine sur le réseau social VKontakte, l’équivalent de Facebook en Russie.

Cette mère de deux enfants mineurs, qui était en liberté conditionnelle, s’est présentée devant un tribunal militaire pour entendre le verdict, précise l’agence. Elle a été placée en détention après sa condamnation, qui porte aussi sur la « diffusion de fausses informations sur l’armée russe », selon RIA Novosti.

Dans des publications et des commentaires sur VKontakte, Anastassia Berejinskaïa, âgée d’une quarantaine d’années, s’en était violemment prise au président russe Vladimir Poutine, appelant à son assassinat, et avait mis en cause l’armée russe pour le massacre de Boutcha.

Des soldats russes sont accusés d’avoir tué des centaines de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, dans la banlieue de Kiev, avant de se retirer de la région au printemps 2022.

La tendance

Tirant les leçons de la guerre en Ukraine, la Grèce a annoncé ce jeudi une refonte de ses forces armées en mettant l’accent sur des systèmes de drones et un renforcement des capacités de cyberguerre. Parmi les principaux changements de cette refonte figure « la création d’un système de défense aérienne avec la création d’un dôme anti-aérien et anti-drone couvrant l’ensemble du territoire national », selon le porte-parole du gouvernement Pavlos Marinakis.

Il a aussi annoncé « l’acquisition d’un satellite pour les besoins des forces armées, pour l’utilisation de communications satellitaires sécurisées et pour l’utilisation d’un système d’alerte ». Pavlos Marinakis a qualifié cette réforme de « la plus importante jamais entreprise dans l’histoire de l’État grec en matière de défense nationale ».

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Le ministre conservateur de la Défense a souligné que l’armée allait introduire quatre systèmes de drones différents, qu’elle fusionnerait des unités de l’armée et mettrait de côté les anciennes armes. Afin d’économiser des fonds, plus de 130 casernes militaires seront supprimées d’ici l’année prochaine, a précisé Nikos Dendias.

Membre de l’Otan et comptant environ 10,5 millions d’habitants, la Grèce consacre près de 3 % de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, l’un des taux les plus élevés parmi ses partenaires européens, invoquant des tensions avec son rival historique, la Turquie, également membre de l’Alliance atlantique.