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Guerre en Ukraine : L’espoir d’une trêve renaît, la Russie lâche les bombes en attendant

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 24 mars 2025, 1.125e jour de la guerre.

Le fait du jour

Seront-elles fructueuses et porteuses de paix ? La Russie et les Etats-Unis se sont retrouvés ce lundi à Riyad, en Arabie saoudite, pour des négociations, qualifiées d’emblée de « difficiles » par le Kremlin, visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine après plus de trois ans d’offensive russe.

Russes et Américains se sont retrouvés ce lundi matin à huis clos dans un hôtel de la capitale saoudienne, après des discussions la veille au soir entre Ukrainiens et Américains. La délégation ukrainienne prévoyait dans la journée de nouvelles discussions avec l’équipe américaine, une fois connus « les résultats de la réunion Etats-Unis-Russie ».

Lors d’une précédente rencontre en mars dans la ville saoudienne de Jeddah, l’Ukraine avait accepté une proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, rejetée par la Russie.

Les participants examinent à présent un possible cessez-le-feu en mer Noire, afin de permettre un retour à l’accord céréalier qui avait permis à l’Ukraine, de juillet 2022 à juillet 2023, d’exporter ses céréales, vitales pour l’alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la zone. Washington et Kiev poussent pour, au minimum, un arrêt provisoire des frappes sur les sites énergétiques, largement endommagés du côté ukrainien. L’Ukraine se dit « prête » à un cessez-le-feu « général » et sans conditions.

Le chiffre du jour

65. C’est le nombre de blessés consécutifs à une frappe russe dans la ville ukrainienne de Soumy (nord-est), selon le dernier bilan communiqué par le parquet régional. Quatorze enfants compteraient parmi ces blessés, selon la même source.

Les forces russes ont « lancé une attaque de missile sur une zone d’habitation densément peuplée de Soumy », a dénoncé le parquet dans un communiqué diffusé sur Facebook.

Des appartements et une institution éducative ont été endommagés, selon cette source. Des photos, publiées par le parquet, montrent une épaisse fumée noire s’échappant d’un immeuble endommagé, ainsi que des débris de verre et de bois éparpillés dans une rue.

Plus tôt, le maire par intérim avait affirmé que cette attaque avait visé une « installation industrielle » et endommagé un hôpital et des infrastructures destinées aux enfants.

La déclaration du jour

« Les chemins de fer continuent à opérer malgré les attaques physiques sur ses infrastructures et même les cyberattaques les plus vicieuses ne peuvent pas les interrompre » »

Les paroles sont signées de la compagnie publique ukrainienne Ukrzaliznytsia. Les chemins de fer ukrainiens, qui jouent un rôle vital dans le pays depuis le début de l’invasion russe il y a trois ans, ont déclaré ce lundi avoir été visés par une cyberattaque de « grande ampleur ».

L’entreprise a assuré que ses services continuaient sans interruption. La vente de billets en ligne était toutefois indisponible pendant le week-end et lundi. « Cette attaque était très systématique, non négligeable et à plusieurs niveaux », a-t-elle ajouté. Mais « l’ennemi n’est pas parvenu à atteindre son objectif principal : le trafic est stable, les trains voyagent sans retard », a assuré la compagnie.

Les installations de la compagnie Ukrzaliznytsia sont régulièrement la cible d’attaques de drones et de missiles russes. Celle-ci exploite un des plus vastes réseaux ferroviaires d’Europe transportant des millions de passagers et des cargaisons importantes, le trafic aérien ayant été suspendu depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

La tendance

Les sites russes se présentant comme des sites d’information, mais répandant en réalité de la désinformation sur l’Ukraine, se multiplient, avec comme objectif de saper la confiance du public envers les vrais médias, alertent des chercheurs.

Plus tôt dans le mois, le site Clear Story News a ainsi rapporté une fausse information selon laquelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky utilisait l’argent donné par les Etats-Unis pour payer des journalistes occidentaux pour dire du mal de Donald Trump.

Selon l’organisation NewsGuard, spécialisée dans la lutte contre la désinformation, Clear Story News est un site d’influence russe lié à John Mark Dougan, un activiste américain pro-Kremlin. Le même « article » a été publié une semaine plus tard sur un autre site de désinformation pro-russe, USATimes. news.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Ces faux sites d’information tentent de gagner en crédibilité aux yeux du grand public. « Ils sont souvent conçus pour rassembler à des sites d’information locale classiques, que ce soit dans le ton des articles, la mise en page ou le logo du site. Cela leur permet de disséminer des fausses informations en ayant l’apparence de sources indépendantes et fiables », explique la chercheuse de NewsGuard, McKenzie Sadeghi.

« Ils veulent profiter de leur crédibilité en touchant un public qui, habituellement, se méfierait de la propagande d’Etat », ajoute-t-elle. NewsGuard a identifié pas moins de 1.265 sites qui se présentent comme des médias neutres, mais sont en réalité soutenus par des organisations partisanes ou des gouvernements comme la Russie ou l’Iran.