Guerre en Ukraine : L’Elysée salue des progrès, mais exige des garanties « solides et vérifiables »

Alors que les États-Unis ont annoncé avoir obtenu un accord partiel entre l’Ukraine et la Russie autour d’une trêve maritime en mer Noire, l’Élysée appelle à la prudence. Selon un conseiller d’Emmanuel Macron, ces avancées diplomatiques sont bienvenues mais restent très en deçà d’un véritable cessez-le-feu.
« Ce sont des pas dans la bonne direction, mais ce ne sont pas des pas qui suffisent à établir un cessez-le-feu durable, solide, et encore moins un accord de paix », a déclaré mardi un haut responsable de la présidence française lors d’un échange téléphonique avec des journalistes.
Des précédents qui appellent à la méfiance
Paris pointe notamment l’attitude de Moscou, qui n’a ni validé un cessez-le-feu complet, ni même accepté la trêve de 30 jours proposée. L’Élysée insiste sur la nécessité de garanties fermes de la part de la Russie, à la hauteur des engagements déjà pris par l’Ukraine. « Nous savons d’expérience de quelles tricheries et manipulations la Russie s’est montrée capable », a rappelé le conseiller, évoquant les échecs des accords de Minsk de 2014-2015.
Le Kremlin a de son côté conditionné son accord à la levée des restrictions occidentales sur les exportations de céréales et d’engrais russes. Une ligne rouge pour Paris, qui rappelle que ces produits ne sont pas visés par les sanctions européennes. « Les Russes peuvent toujours conditionner de manière opportuniste des avancées partielles à la levée de certaines sanctions », a martelé l’Élysée, en soulignant que ces dernières restaient un instrument de pression indispensable.
Un sommet crucial à Paris
Dans ce contexte diplomatique tendu, Emmanuel Macron recevra mercredi soir Volodymyr Zelensky pour préparer un nouveau sommet organisé le lendemain à Paris. Cette rencontre réunira 31 délégations internationales et visera à définir des garanties concrètes en cas de trêve sur le terrain.
L’objectif : anticiper un éventuel déploiement de contingents militaires en Ukraine, pour garantir le respect d’un accord de paix. Reste à déterminer quelle forme prendront ces engagements.
En concertation avec Washington
Paris insiste sur sa coordination avec les États-Unis : « Tout cela est fait en parfaite transparence avec nos partenaires américains », affirme l’Élysée. Le président Macron tiendra son homologue Donald Trump informé des résultats du sommet.
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En parallèle, les Européens attendent un « filet de sécurité » américain pour accompagner ce déploiement. Une manière d’envoyer un signal clair à Moscou : l’Ukraine ne sera pas abandonnée, et la paix ne se fera pas sans garanties solides.