Guerre en Ukraine : La trêve a vraiment du (gros) plomb dans l’aile et Kiev perd du terrain
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi 1er avril, 1.133e jour des hostilités.
Le fait du jour
Heureusement que la Maison-Blanche ne s’est jamais risquée à donner une date pour la trêve fragile que Donald Trump a arrachée le 11 mars à Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Car les deux belligérants s’accusent mutuellement de la violer allègrement.
Ce mardi matin, une frappe russe a, selon le chef de la diplomatie ukrainienne, endommagé un site énergétique dans la ville méridionale de Kherson, privant quelque 45.000 habitants d’électricité.
Le ministère russe de la Défense accuse de son côté les forces ukrainiennes d’avoir attaqué un site énergétique dans la région frontalière russe de Belgorod. La Russie indique d’ailleurs avoir transmis à l’administration Trump, la liste des sites similaires frappés depuis l’accord fragile de trêve. « Nous avons transmis la liste des violations […] au conseiller à la sécurité nationale du président américain, Mike Waltz. J’ai envoyé cette liste au secrétaire d’État américain Marco Rubio », a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, à l’issue d’une session du Conseil de sécurité russe.
La phrase du jour
« Il [Vladimir Poutine] joue la montre. Il se dérobe aux négociations, poursuit sa guerre d’agression contraire au droit international et intensifie ses attaques brutales et menaçantes contre des maisons » »
En visite en Ukraine, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a montré qu’elle ne se faisait aucune illusion sur la volonté réelle du Kremlin de mettre fin au conflit. Pour elle, la Russie veut tout simplement « anéantir » l’Ukraine.
Le chiffre du jour
7 mois. Le temps qu’il a fallu pour qu’un nouvel ambassadeur de France débarque dans le froid de Moscou, après le départ de Pierre Lévy, en août 2024. Diplomate de carrière, Nicolas de Rivière, 61 ans, occupait depuis 2019 le poste de représentant permanent de la France auprès des Nations unies à New York. Il va devoir gérer des relations plus que glaciales entre Moscou et Paris. Elles le sont depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022 mais elles ont passé un cran supplémentaire en février quand Emmanuel Macron a annoncé qu’il considérait la Russie comme une « menace existentielle pour les Européens ».
La tendance du jour
Envahie à la surprise générale par les troupes ukrainiennes début août 2024, la région russe de Koursk aurait pu servir de monnaie d’échange lors des futures négociations de paix. Mais elle se dévalue à vue d’œil. Selon les calculs de l’AFP, basés sur les données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), les soldats de Kiev ne sont plus présents que dans une poche de 80 km2, soit 6 % des quelque 1.300 km2 gagnés en deux semaines au début de l’offensive.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Maigre consolation pour l’Ukraine, les forces russes ont pris près de 150 km2 de moins en mars qu’en février. Leur avancée ralentit chaque mois depuis le pic à 725 km2 de novembre 2024, dans la foulée d’importants mouvements russes sur la ligne de front. Malgré ces freinages, les 12 derniers mois ont été marqués par une progression de l’armée russe en Ukraine, alors que les Ukrainiens ne parviennent pas à regagner de terrain.
