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Guerre en Ukraine : La Russie aux portes d’une nouvelle région, Kiev passe à l’offensive

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 29 janvier 2025, 1.071e jour de la guerre.

Le fait du jour

Les troupes russes, qui progressent depuis des mois face une armée ukrainienne moins nombreuse, ne sont plus qu’à environ 4 km de la frontière de la région de Dnipropetrovsk, selon les cartes d’analystes militaires. Signe de cette avancée, l’armée russe a revendiqué ce mardi la conquête d’un nouveau village, Novoielyzavetivka, près de Pokrovsk, ville clé pour la logistique militaire ukrainienne dans l’Est du pays. La localité est également située non loin de la frontière administrative avec la région de Dnipropetrovsk

Jamais, depuis le début de leur invasion en février 2022, les forces russes ne sont entrées dans cette région. Une telle progression marquerait une nouvelle étape dans le cours de la guerre.

« Des gens ont toujours cette idée d’une barrière psychologique (à la frontière) : ils pensent que les Russes ne la franchiront pas », commente Svitlana Roudokvas, 51 ans, qui habite dans la région. Elle avoue avoir longtemps pensé la même chose.

Puis, récemment, des bombes planantes russes se sont abattues sur son village et elle a changé d’avis. Ce bombardement a pulvérisé un restaurant voisin du magasin qu’elle tient dans son village de Novopavlivka. « C’est comme un rêve », dit-elle, en marchant dans les ruines du restaurant où fonctionne toujours une horloge accrochée à un mur éventré. « Je me lève et j’ai toujours l’impression de rêver. Est-ce que c’était un mauvais rêve? Ou c’est ma réalité maintenant? ».

Le chiffre du jour

104. C’est le nombre de drones ukrainiens interceptés par la Russie, au-dessus de neuf régions, dans la nuit de mardi à mercredi. L’Ukraine a en effet lancé l’une des plus importantes attaques de drones contre le territoire russe, selon Moscou, tuant un enfant de deux ans et sa mère.

A la peine sur le champ de bataille depuis des mois, l’Ukraine a intensifié ses attaques aériennes contre les installations énergétiques et militaires russes ces derniers mois, répliquant aux bombardements russes quotidiens de son territoire depuis trois ans.

Il s’agit de la seconde attaque de cette ampleur en moins d’une semaine, après celle du 24 janvier qui avait impliqué 120 appareils, selon Moscou.

L’armée ukrainienne a également revendiqué avoir frappé une raffinerie très loin de ses frontières, dans la région russe de Nijni Novgorod, à 400 km à l’est de Moscou et à environ 750 kilomètres de l’Ukraine à vol d’oiseau.

La déclaration du jour

« « Autrefois, Hitler voulait me tuer parce que je suis juif. Maintenant, Poutine veut me tuer parce que je suis Ukrainien » »

Les paroles sont signées Roman Schwarzman, habitant d’Odessa. Cet homme âgé de 88 ans est venu témoigner mercredi devant les députés allemands pour les 80 ans de la libération d’Auschwitz. Ce rescapé du ghetto de Berchad, dans le sud-ouest de l’Ukraine, est sans doute l’une des dernières victimes des nazis à s’exprimer devant le Bundestag à Berlin.

Coiffé d’une kippa sombre et vêtu d’un costume noir, Roman Schwarzman, président de la fédération ukrainienne pour les survivants des camps et des ghettos, a mis en garde les responsables politiques allemands contre une répétition de l’histoire.

« Je vous supplie de nous armer pour que Poutine mette fin à cette guerre d’extermination. J’ai déjà pu échapper une fois à l’extermination. Aujourd’hui, je suis un vieil homme et je dois à nouveau vivre avec la peur (…) pour mes enfants et petits-enfants », a-t-il martelé.

Tout en remerciant l’Allemagne pour son aide contre l’agresseur russe, il l’a appelé à continuer ses efforts.

La tendance

L’Union européenne pourrait riposter par des sanctions en cas d’attaques dans l’espace, a mis en garde mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, pointant du doigt la Russie.

« Nous sommes déjà la cible d’une guerre hybride, y compris dans l’espace, avec le brouillage systématique des signaux de navigation par satellite », a déclaré la responsable estonienne lors d’une conférence à Bruxelles. « Nos satellites, nos infrastructures terrestres et nos industries spatiales sont menacés par les armements cinétiques et électroniques », a-t-elle ajouté.

L’ancienne Première ministre estonienne a cité comme exemple le tir par la Russie d’un missile antisatellite, et la cyberattaque contre un système spatial juste avant l’invasion de l’Ukraine en 2022.

Elle a appelé les Vingt-Sept à redoubler de vigilance et à renforcer leur capacité à répondre aux menaces dans l’espace. L’UE doit en particulier améliorer sa surveillance et sa capacité à identifier les responsables, et pourrait étendre la clause de défense mutuelle du bloc à l’espace, a-t-elle estimé.