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Guerre en Ukraine : La Russie accomplit sa vengeance et salue la vision de Trump

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 13 décembre 2024, 1.024e jour de la guerre.

Le fait du jour

Elle avait annoncé une riposte. Elle a tenu parole. La Russie a assuré vendredi avoir frappé « massivement » l’Ukraine vendredi, en réplique à des tirs de Kiev avec des missiles américains ATACMS deux jours plus tôt. « En réponse à l’utilisation d’armes américaines de longue portée, les forces armées russes ont mené une attaque massive contre des installations critiques de l’infrastructure énergétique » de l’Ukraine, a déclaré le ministère russe de la Défense.

Pas moins de 93 missiles, « dont au moins un nord-coréen » auraient en effet été tirés, confirme le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Des centrales thermiques ukrainiennes ont été « gravement endommagées » par les frappes massives russes de vendredi matin, a déclaré DTEK, fournisseur privé d’électricité. « C’est la douzième attaque massive contre le secteur énergétique ukrainien » rien que cette année, a ajouté DTEK.

La déclaration du jour

« La déclaration correspond totalement à notre position, et (sa) vision des causes de l’escalade est également conforme à la nôtre […] Il est évident que Trump comprend ce qui provoque l’escalade de la situation » »

Les paroles sont signées Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, ce vendredi. Le Kremlin a ainsi salué la dernière déclaration de Donald Trump s’opposant à l’emploi par l’Ukraine de missiles américains contre le territoire russe.

Dans un article publié par Time jeudi, Trump s’était dit « vivement opposé » à l’emploi par l’Ukraine de missiles de longue portée américains en territoire russe. « Nous ne faisons qu’intensifier cette guerre et l’aggraver », a-t-il affirmé.

L’administration du président Joe Biden a autorisé en novembre le recours à de tels missiles ATACMS, après s’y être longtemps opposée, à la suite du déploiement, selon l’Occident et Kiev, de milliers de soldats nord-coréens en soutien aux soldats russes.

Le chiffre du jour

16. C’est le nombre d’individus considérés comme des agents du renseignement russe contre lesquels les ministres des Affaires étrangères de l’UE vont décider lundi de sanctions, ont indiqué vendredi des diplomates à Bruxelles.

L’UE et l’Otan accusent Moscou de mener des attaques dites hybrides, actes de sabotage, incendies volontaires ou même tentatives d’assassinat, pour déstabiliser le camp occidental et le dissuader de poursuivre son soutien à l’Ukraine en guerre avec la Russie.

Ces sanctions annoncées consistent en un gel des avoirs dans l’UE et une interdiction d’entrée sur le territoire de l’Union européenne pour les individus. Les Européens accusent également Moscou de cyberattaques et de désinformation, particulièrement lors d’élections dans l’UE.

La tendance

Les chancelleries européennes multiplient les discussions pour être associées aux probables négociations à venir entre l’Ukraine et la Russie, planchant notamment sur l’hypothétique déploiement d’une coalition militaire pour faire respecter un cessez-le-feu. Les difficultés chroniques des forces ukrainiennes face à l’armée russe ont en effet imposé l’idée que Kiev pourrait, peut-être rapidement, devoir négocier un arrêt des combats.

Un processus auquel les Européens, Britanniques compris, veulent participer pour ne pas subir un accord préparé sous l’égide du seul président américain élu Donald Trump. Ce dernier a déjà appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et averti que l’aide américaine à l’Ukraine allait « probablement » diminuer.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

« L’idée, c’est avant tout de s’acheter une place à la table des négociations. Si l’Europe n’a pas quelque chose à proposer, les négociations risquent d’avoir lieu sans elle », explique à l’AFP Elie Tenenbaum, de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Mais l’Europe est désunie, entre ceux qui redoutent une guerre majeure dans les années à venir (France, Royaume-Uni, Pologne, pays baltes…) et, à l’autre bout du spectre, ceux qui tendent les bras au président russe Vladimir Poutine (la Hongrie notamment).