Guerre en Ukraine : Kiev tire ses premiers missiles de longue portée contre la Russie, Poutine agite la menace nucléaire
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi, 1.000e jour de guerre.
L’info du jour
Les Etats-Unis ont à peine donné leur feu vert, que l’Ukraine a aussitôt lancé des missiles de longue portée américains contre la Russie. La première attaque de ce type depuis le début du conflit a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi. « A 3h25, l’ennemi a frappé un site militaire dans la région de Briansk avec des missiles tactiques ATACMS », a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense, précisant que cinq de ses six missiles avaient été « détruits » et le dernier, « endommagé par la défense antiaérienne ».
Si Volodymyr Zelensky n’a ni démenti ni confirmé cette information, se bornant à dire que son pays avait bien ces armes à disposition et comptait « les utiliser », un haut responsable ukrainien s’est chargé de le faire. « L’attaque contre la région de Briansk a été menée avec des missiles ATACMS », a-t-il affirmé auprès de l’AFP… sous couvert d’anonymat.
Aussitôt, Moscou a promis une « réponse appropriée » à cette attaque perçue comme un « signal » des Occidentaux, et notamment des Américains. « Nous considérerons cela comme une nouvelle phase de la guerre contre la Russie et nous réagirons en conséquence », a lancé Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, face à la presse, en marge du G20 à Rio. Vladimir Poutine, lui, ne s’est pas encore exprimé publiquement.
La phrase du jour
« Notre soutien ne faiblira pas. » »
Au millième jour du conflit, Emmanuel Macron a réitéré le soutien de la France à l’Ukraine, saluant une « une résistance courageuse » à une guerre « d’agression illégale et injustifiable ».
« Mille jours que la Russie poursuit son dessein impérialiste et brutal, en ciblant les populations civiles et en violant les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies. Mille jours que nous nous tenons résolument aux côtés de l’Ukraine et de son peuple, pour faire triompher la liberté, la paix et la justice », a écrit le président français.
Le chiffre du jour
50. Le Parlement ukrainien a approuvé mardi le budget 2025 dont près de 50 milliards d’euros seront consacrés à la défense et la sécurité nationale pour faire face à l’invasion russe et ses conséquences dévastatrices. Soit 60 % des dépenses. L’annonce a été faite sur Telegram par le Premier ministre Denys Chmygal. « Tous les impôts des citoyens et des entreprises de l’année prochaine seront utilisés pour la défense et la sécurité de notre pays », a-t-il ajouté.
La tendance du jour
En réponse à la décision américaine d’autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles de longue portée, Vladimir Poutine a brandi, une nouvelle fois, la menace nucléaire. Le président russe a signé ce mardi un décret qui officialise la nouvelle doctrine de son pays en la matière. Ce décret élargit la possibilité de recourir à la bombe atomique en cas d’attaque « massive » d’un pays qui, lui, ne disposerait pas de cette arme mais qui serait soutenu par d’autres nations l’ayant. Une référence claire à l’Ukraine et aux Etats-Unis.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
« Il était nécessaire d’adapter nos fondements (de la doctrine nucléaire) à la situation actuelle », a froidement défendu Dmitri Peskov, son porte-parole, pendant que Sergueï Lavrov a appelé les Occidentaux à « lire la totalité » du document.
La guerre est-elle entrée dans une nouvelle phase ? « C’est une nouvelle démonstration de la rhétorique irresponsable dont la Russie a fait preuve depuis deux ans », estime un porte-parole du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis. « Nous n’avons pas été surpris » par cette annonce, ajoute-t-il, jugeant que Moscou « signalait son intention de le faire » depuis plusieurs semaines.
« Il y a une rhétorique irresponsable qui vient de Russie et cela ne va pas nous dissuader de soutenir l’Ukraine », abonde, pour sa part, Keir Starmer, le Premier ministre britannique. Même son de cloche du côté du chef de la diplomatie européenne. « Ce n’est pas la première fois que les Russes agitent la menace d’une escalade nucléaire, ce qui est complètement irresponsable », estime Josep Borrell. Et d’ajouter : « Ce n’est pas la première fois qu’ils utilisent tout ce qu’ils peuvent afin de créer de l’insécurité, comme l’envoi de troupes nord-coréennes sur le sol européen. »