France

Guerre en Ukraine : Glucksmann se dit « en confrontation absolue » avec Mélenchon

Rien ne va plus entre Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon. Le leader de Place publique a critiqué dimanche sur BFMTV le « discours défaitiste » de son homologue chez LFI sur l’Ukraine, jugeant leurs positions « irréconciliables ».

Se disant « en confrontation absolue » avec Jean-Luc Mélenchon – qui écrivait le 1er mars sur son blog « à cette heure, la guerre d’Ukraine est perdue pour les Européens » – Raphaël Glucksmann a dénoncé « un discours défaitiste », « qui méprise ce moment extraordinairement important où on doit construire une défense autonome européenne ».

Eviter la « tentation munichoise »

« Si on cède à cette tentation munichoise, cette tentation défaitiste, cette tentation de la capitulation, on aura tout raté », a estimé le député européen.

Sans confirmer qu’il sera candidat à la présidentielle, Raphaël Glucksmann a en outre souhaité « que chacun aille devant les électeurs français avec un projet clair et qu’on assume nos divergences. Parce qu’effectivement, entre Jean-Luc Mélenchon et moi, ce n’est absolument pas la même réponse à la principale crise de notre temps ».

Pour Raphaël Glucksmann, « si nous laissons libre cours à l’agressivité de Vladimir Poutine, une guerre frontale est possible. Pour l’éviter, il faut empêcher qu’il gagne en Ukraine » et « projeter une image de force face à un tyran qui veut la guerre ». Selon lui, la France, « seul pays réellement souverain de l’Union européenne, puisque sa sécurité ne dépend que de lui-même », pouvait « retrouver son rang et son rôle dans le monde en ce moment ». « Je pense que la France va redevenir une grande puissance », a-t-il ajouté.

Glucksmann ne veut pas menacer Bayrou

Interrogé par ailleurs sur les discussions des partenaires sociaux sur la réforme des retraites, il a regretté que certains veuillent « profiter de l’opportunité (de la situation internationale) pour essayer de casser cette discussion ». Selon lui, « de l’argent, il y en a ailleurs aussi ». Il a ainsi cité la possibilité d’un grand emprunt européen de 500 milliards, la saisie des avoirs russes, et l’imposition des « plus hauts patrimoines ».

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Il a par contre refusé d’envisager une motion de censure, comme l’a évoqué le patron du PS Olivier Faure sur BFMTV, si Emmanuel Macron décidait de mettre un terme au conclave des partenaires sociaux. « Le gouvernement, s’il prend des mesures qui vont dans le sens de l’édification d’une défense européenne, s’il accroît l’aide à l’Ukraine, […] nous serons là pour soutenir chacune des propositions […]. On ne va pas maintenant cogiter pour essayer de faire tomber un gouvernement en pleine crise aussi grave », a-t-il dit, appelant à « une hiérarchie des priorités ».