Guerre en Ukraine : Européens veulent reprendre le contrôle, Russie refuse.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a affirmé lundi que « La Russie doit être présente (aux négociations) », tout en jugeant improbable « une percée » diplomatique cette semaine. Quatre morts civils ont été comptabilisés après une attaque russe nocturne sur la ville ukrainienne de Kharkiv, a annoncé son maire Igor Terekhov.

Avez-vous manqué les derniers développements concernant la guerre en Ukraine ? 20 Minutes vous propose un résumé chaque soir. Voici les points essentiels du lundi 24 novembre, au 1.370e jour du conflit.
Le fait du jour
Le chancelier allemand a réaffirmé lundi l’importance d’inclure la Russie dans les négociations relatives à un plan de paix pour l’Ukraine, suite à des pourparlers à Genève qui ont créé un « nouvel élan », mais qui nécessitent encore « du travail » selon Kiev et l’UE.
Les discussions entre les Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées de manière urgente dimanche, se sont basées sur un projet de plan en 28 points proposé par Donald Trump, jugé largement favorable à Moscou. Les Américains et les Ukrainiens ont déclaré qu’un « futur accord » de paix devait respecter la souveraineté de l’Ukraine.
« La Russie doit être présente (aux négociations) », a déclaré le chancelier allemand Friedrich Merz, qui a toutefois jugé peu probable « une percée » diplomatique cette semaine, alors que la « Coalition des volontaires », réunissant les alliés de l’Ukraine, se rencontrera ce mardi en visioconférence. « Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer », a indiqué Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Bien que Volodymyr Zelensky ait également salué des progrès ce lundi, il a estimé qu’il fallait « beaucoup plus » pour parvenir à une « paix réelle » avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le dirigeant ukrainien a néanmoins exprimé sa satisfaction quant à l’inclusion d’éléments « extrêmement sensibles » : la libération totale des prisonniers ukrainiens dans un cadre de « tous-contre-tous » et le retour des « enfants ukrainiens enlevés par la Russie ».
La déclaration du jour
« Nous avons appris l’existence d’un plan européen qui, à première vue, n’est pas du tout constructif et ne nous convient pas »
Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, a déclaré cela. Le Kremlin a effectivement indiqué lundi que la contre-proposition européenne à un plan américain en 28 points pour mettre fin à la guerre en Ukraine n’était pas constructive et ne convenait pas à la Russie.
Iouri Ouchakov a, en revanche, considéré que de nombreuses propositions formulées dans le premier plan de paix américain étaient « acceptables ».
Le chiffre du jour
4. C’est le nombre de morts civiles signalées suite à une attaque russe nocturne dans la ville ukrainienne de Kharkiv, la deuxième ville la plus peuplée du pays avant l’invasion de Moscou, a annoncé le maire dans la nuit de dimanche à lundi. Dix-sept personnes ont également été blessées.
« Malgré les négociations » de paix pour l’Ukraine, « les troupes russes ont attaqué […] des immeubles d’habitation », a déclaré Igor Terekhov, maire de Kharkiv, proche de la frontière russe. Selon les services d’urgence, les attaques ont été effectuées à l’aide de drones, détruisant des bâtiments et provoquant des incendies dans trois immeubles résidentiels et une infrastructure civile.
Parallèlement, la Russie a annoncé lundi avoir pris un village dans la région de Zaporijjia (sud).
La colère
L’ambassadeur de Russie en France s’est rendu lundi au cimetière de Saint-Pierre-Oléron (Charente-Maritime) pour honorer les sépultures de quatre Soviétiques ayant participé à la Résistance en 1944, ce qui a suscité la colère de réfugiés ukrainiens, qui ont manifesté à distance de la délégation russe.
En début d’après-midi, Alexeï Mechkov et sa délégation ont déposé des fleurs sur deux sépultures blanches ornées d’étoiles rouges, de la faucille et du marteau, où reposent quatre ressortissants soviétiques ayant trouvé la mort sur l’île, après avoir été pourchassés par la Gestapo, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une plaque commémorative dans le cimetière indique qu’une trentaine de « ressortissants soviétiques, en réalité ukrainiens », avaient été enrôlés par l’armée d’occupation allemande et « dirigés sur le front de l’Ouest », avant de rejoindre un groupe de résistants français ayant contribué à la Libération de l’île d’Oléron en avril 1945.
Alexeï Mechkov a précisé avoir « pris la décision de restaurer ces tombes dans leur état originel », après avoir appris, il y a environ un an, qu’elles étaient « dans un état plutôt délabré ». Ce déplacement, « à titre privé », a provoqué la colère d’une partie de la communauté ukrainienne vivant sur l’île et de ses sympathisants.
« Cette visite est déplacée, l’histoire n’appartient pas aux Russes, elle appartient à l’Union soviétique […] L’ambassadeur n’a rien à faire ici aujourd’hui, il représente le pays agresseur, responsable de morts civils en Ukraine », a dénoncé Olga Gaillard Bazilenko, présidente d’Oléron pour l’Ukraine, une association locale d’aide aux réfugiés ukrainiens, qui avait appelé à un rassemblement.

