Guerre en Ukraine : Des bombes des deux côtés, un gazoduc en feu et des négociations périlleuses

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 21 mars 2025, 1.121e jour de la guerre.
Le fait du jour
Il faudra attendre lundi et les négociations de Riyad, en Arabie saoudite, pour assister à l’entrée en vigueur d’une trêve quelconque, qu’elle soit limitée aux infrastructures énergétiques ou plus large. C’est du moins ce que laissent penser les images (diffusées par des médias russes) de la station de gaz de Soudja, en flamme, dans la région Koursk. Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir attaqué cette infrastructure russe, occupée par les forces ukrainiennes depuis leur offensive d’août 2024 dans cette région frontalière.
Le ministère russe de la Défense a accusé les forces ukrainiennes d’avoir « délibérément fait exploser » le gazoduc et dénoncé « une provocation » destinée à « discréditer les initiatives de paix du président américain ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, y voit la preuve que Moscou ne peut pas avoir « confiance en la parole » de Volodymyr Zelensky. L’état-major de l’armée ukrainienne a, de son côté, dénoncé des accusations « sans fondement », affirmant que les Russes ont « tiré des obus d’artillerie » dans la nuit sur le site.
En plus des combats intenses du côté de Koursk, l’armée russe a envoyé dans la nuit 214 drones contre l’Ukraine et lâché des bombes guidées, selon les autorités ukrainiennes. La Russie a, pour sa part, affirmé que son territoire avait été pris pour cible dans la nuit par 43 drones, sans dégâts majeurs.
La phrase du jour
« Cette nuit encore, la Russie a montré qu’elle ne partageait sincèrement pas la volonté de paix. Plein soutien au peuple ukrainien » »
La réaction sur le réseau X d’Emmanuel Macron à la nouvelle « attaque massive » de drones russes sur l’Ukraine. Le chef de l’Etat français doit recevoir jeudi prochain à Paris, Volodymyr Zelensky et les représentants de la « coalition des [pays] volontaires », prêts à s’engager pour faire respecter sur le terrain un éventuel cessez-le-feu.
Le chiffre du jour
3 milliards d’euros. Le montant de la nouvelle enveloppe approuvée par l’Allemagne pour aider militairement à l’Ukraine. La commission budgétaire du Bundestag (la chambre des députés) a donné officiellement son feu vert à l’octroi de ces fonds qui étaient en suspens depuis des mois en raison des réticences du chancelier sortant Olaf Scholz, préoccupé par la situation budgétaire du pays.
La tendance
Alors que Donald Trump ne cache pas son espoir d’obtenir rapidement un cessez-le-feu complet, les négociateurs américains qu’il envoie à Riyad lundi pour faire la navette diplomatique en les délégations russe et ukrainienne n’auront pas la tâche facile. L’Ukraine, sous pression sur le champ de bataille, semble prête à se plier à la trêve limitée convenue mardi entre le président américain et Vladimir Poutine. Et même à faire davantage : « Nous voulons toujours nous mettre d’accord sur un cessez-le-feu, au moins sur […] l’énergie, les infrastructures et la mer », a confié un haut responsable ukrainien à l’AFP sous couvert d’anonymat, assurant que son pays était toujours « prêt » à un cessez-le-feu « général ». Volodymyr Zelensky a d’ailleurs révélé ce vendredi que son équipe se rendrait en Arabie saoudite avec « une liste de sites civils et de zones » devant être pris en compte dans le cadre de l’éventuel moratoire sur les attaques.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Mais Moscou n’a de son côté accepté qu’une pause concernant les infrastructures énergétiques, bien en deçà de la suspension générale de 30 jours des hostilités portée par l’administration de Donald Trump. Par ailleurs, en Arabie saoudite, la Russie sera représentée par Grigori Karassine, un sénateur et ex-diplomate de carrière, et Sergueï Besseda, un cadre du FSB (les services de sécurité). Des émissaires d’un rang bien moindre que le ministre de la Défense, Roustem Oumerov ; dépêché par Kiev. Pas vraiment de bon augure.