Guerre en Ukraine : Bombardements sanglants et déserteur rattrapé par la patrouille au 1.050e jour du conflit
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 8 janvier 2025, 1.050e jour de la guerre.
Le fait du jour
Les premières têtes tombent dans le « scandale » de la brigade « Anne de Kiev ». Les limiers du Bureau d’enquête ukrainien (SBI) ont annoncé mercredi avoir arrêté un commandant de cette unité, formée en partie en France, et qui défraye la chronique depuis les fêtes. L’homme, interpellé à Rivné (ouest) puis transféré à Kiev, est soupçonné d’avoir « non seulement quitté le service mais a également incité ses hommes à le faire ».
Cet officier est aussi accusé de n’avoir « pas respecté l’ordre de transférer la compagnie sous la subordination opérationnelle d’une autre unité à la fin de l’année dernière », selon le communiqué du SBI. Une précision qui fait écho aux informations du célèbre journaliste Iouri Boutoussov. Ce dernier a affirmé mardi, sur Facebook, que le commandement militaire ukrainien avait envoyé les soldats concernés dans d’autres unités pour y « colmater les trous » en termes d’effectifs. Il écrit aussi que la formation initiale de la brigade s’est déroulée dans un « chaos organisationnel complet » et que près de 1.700 soldats ont déserté, pour la plupart avant même que leur unité ne soit déployée sur le front, dont 50 pendant leur formation en France.
Pour rappel 2.300 des 4.500 soldats qui composent la brigade, baptisée « Anne de Kiev », du nom de l’épouse du roi de France Henri Ier, ont été formés sur le sol français et équipés de véhicules de transport VAB, de chars AMX-10 et de canons automoteurs Caesar, ainsi que de munitions et de missiles antiaériens et antichars. Le président français Emmanuel Macron leur avait rendu visite début octobre pendant leur entraînement en France dans un camp militaire tenu secret.
La phrase du jour
« Nul ne saurait accepter l’annexion d’une partie du territoire national ukrainien par la Russie. » »
Cette mise au point émane des députés socialistes français qui, dans un courrier à Emmanuel Macron, ont exprimé ce mercredi leur « vive préoccupation » après les propos tenus lundi par le chef de l’Etat devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée. Emmanuel Macron avait appelé les Ukrainiens à « mener des discussions réalistes sur les questions territoriales » pour trouver un règlement au conflit avec la Russie.
« Cette déclaration [est] parfaitement malvenue puisque lourde de sous-entendus », écrivent les députés du PS. « L’Ukraine doit recouvrer sa pleine souveraineté dans ses frontières internationalement reconnues en 1991. C’est-à-dire avec la Crimée et le Donbass », ajoutent-ils.
Le chiffre du jour
500. En kilomètres du front, l’attaque de drones menée par l’armée ukrainienne. Un dépôt pétrolier à Engels, dans la région russe de Saratov, a été frappé de nuit, Kiev en affirmant que ce site fournissait du carburant à l’aérodrome militaire Engels-2, « où est basée l’aviation stratégique ennemie ». Cette attaque a été confirmée par la Russie. Deux pompiers sont morts en luttant contre l’incendie déclenché par cette frappe, a annoncé sur Telegram le gouverneur de cette région, Roman Boussarguine.
L’attaque de drones sur le dépôt « crée de sérieux problèmes logistiques pour l’aviation stratégique » russe et « réduit considérablement sa capacité à frapper les villes pacifiques ukrainiennes et les sites civils », croit savoir l’état-major ukrainien.
La tendance du jour
Ce mercredi a été marqué par un retour des bombardements meurtriers. Un bombardement aérien russe, effectué en pleine journée sur la ville méridionale de Zaporijjia a fait au moins 13 morts selon les autorités ukrainiennes. Le gouverneur de la région a publié sur Telegram des photos montrant des corps allongés dans la rue et des voitures en flammes, sans préciser où avait eu lieu le bombardement. « Les Russes ont touché Zaporijjia avec des bombes aériennes. […] Il n’y a rien de plus cruel que de lancer des bombardements aériens sur une ville en sachant que de simples civils vont souffrir », a réagi sur Facebook le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Depuis novembre, l’Ukraine craint une offensive vers Zaporijjia qui se trouve à environ 35 kilomètres des positions russes et à 50 kilomètres de la centrale nucléaire du même nom, occupée par la Russie depuis 2022.