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Guerre civile en Syrie : Fuite de Bachar al-Assad, prise de Damas… Le point sur la chute de la dictature

Tout s’est accéléré en Syrie ce dimanche. Alors que les rebelles islamistes ont lancé une offensive contre le régime de Bachar al-Assad le 27 novembre, ce dimanche, le président syrien a été renversé. 20 Minutes vous résume la journée.

Le fait du jour

Le chef des rebelles islamistes, Abou Mohammad al-Jolani, a fait son entrée dans la capitale Damas. Celle-ci a été placée sous couvre-feu jusqu’à lundi 5 heures (2 heures GMT), ont annoncé les rebelles qui ont proclamé « le début d’une nouvelle ère pour la Syrie, après 50 ans d’oppression ».

Une partie du palais présidentiel a été incendiée. A deux kilomètres de là, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont pénétré dans la résidence fastueuse des Assad, qui venait d’être prise par les rebelles et pillée.

Bachar el-Assad était au pouvoir depuis vingt-quatre ans, précédemment c’est son père Hafez al-Assad qui était au pouvoir (1971-2000).

La déclaration du jour

« Assad et les membres de sa famille sont arrivés à Moscou. La Russie, sur la base de considérations humanitaires, leur a accordé l’asile. » »

Le dictateur syrien a trouvé refuge en Russie, l’un de ses soutiens ces dernières années et semaines. C’est ce qu’a annoncé une source au Kremlin aux agences russes publiques TASS et Ria Novosti.

Précédemment dans la journée, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova indiquait : « A la suite des négociations entre Bachar al-Assad et un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie, il a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays en donnant l’instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique. » Une manière de garder la tête haute.

Le chiffre du jour

910. Le nombre de personnes tuées, depuis le début de l’offensive rebelle en Syrie, le 27 septembre. L’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme détaille ce décompte : « 392 rebelles, 380 membres des forces du président renversé Assad et de ses alliés, et 138 civils. »

La tendance du jour

La joie de la diaspora syrienne. Celle-ci a manifesté à Berlin, Stockholm, Athènes, Londres ou au Caire. Dans la capitale égyptienne, Mohamed Feras, vendeur dans un magasin voisin, a les yeux rivés sur les informations depuis la nuit. « Je n’ai pas vu ma famille depuis treize ans. Maintenant, je peux enfin rentrer chez moi », dit ce trentenaire qui, à 19 ans, avait fui son pays, comme un grand nombre de jeunes, pour échapper au service militaire. « Ma famille me demande déjà ce que je veux manger pour mon premier repas à Damas », s’amuse-t-il.

En France, la classe politique était mitigée dimanche après la chute du dictateur syrien Bachar al-Assad. « L’État de barbarie est tombé. Enfin », a salué Emmanuel Macron sur le réseau social X, rendant « hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience ».

Une « bonne nouvelle », a salué la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. L’avenir du pays sous contrôle des islamistes inquiète les politiques français à l’image de Jean-Luc Mélenchon sur X : « Je me réjouis à 100 % de la chute du régime d’al-Assad en Syrie. Je me méfie à 100 % des nouveaux maîtres du pays. J’espère à 100 % que des élections libres sous contrôle international redonnent aux Syriens leur pouvoir démocratique. »

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Tandis que l’extrême droite brandit le spectre d’un « déferlement migratoire » en Europe. par la voie de Jordan Bardella (RN) ou via Eric Ciotti (UDR), qui a prédit sur le réseau social X « un chaos aux conséquences incalculables, notamment migratoires pour l’Europe ».