Guerre au Proche-Orient : HRW et Médecins sans frontières accusent à leur tour Israël de « génocide » à Gaza
En pleine guerre au Proche-Orient, la liste des organisations critiquant très fortement les actions militaires du gouvernement de Benyamin Netanyahou contre le Hamas s’allonge. Human Rights Watch (HRW) et Médecins sans frontières (MSF) ont ajouté jeudi leurs voix aux accusations imputant un génocide ou des actes de nature génocidaire à Israël pour sa conduite de la guerre à Gaza.
« Les autorités israéliennes ont délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d’une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l’enclave d’un accès adéquat à l’eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts », écrit HRW dans un communiqué accompagnant son enquête de plus de 200 pages. « Ce faisant, les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l’humanité d’extermination et d’actes de génocide ».
« Des signes de nettoyage ethnique », selon MSF
Le ministère des Affaires étrangères israélien a rejeté un rapport « truffé de mensonges éhontés », et accusé HRW de chercher une fois « encore [à] promouvoir sa propagande anti-israélienne ». Les Etats-Unis, premier allié d’Israël, ont exprimé leur « désaccord avec les conclusions » de HRW.
« Ce que nos équipes ont vu sur le terrain correspond à ce qu’un nombre croissant d’experts juridiques et d’organisations disent, à savoir que ce qui est en train de se passer à Gaza correspond à un génocide », a pour sa part déclaré Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF. Il s’exprimait à l’occasion de la publication d’un rapport d’une trentaine de pages sur Gaza notant que « les signes de nettoyage ethnique et la destruction en cours – incluant les massacres, les blessures physiques et psychologiques graves, les déplacements forcés et les conditions de vie impossibles pour les Palestiniens assiégés et bombardés – sont indéniables ». Le porte-parole de la diplomatie israélienne a qualifié de « totalement fallacieux et trompeur » ce rapport.
Des mandats d’arrêts de la CPI
Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts de l’ONU, et jusque devant la justice internationale, à l’initiative de l’Afrique du Sud. Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.
Notre dossier sur le Conflit israélo-palestinien
Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense d’Israël, et le Premier ministre Benyamin Netanyahou sont visés par des mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) émis fin novembre pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre à Gaza. Une procédure contre laquelle Israël a fait appel, dénonçant une décision « antisémite » et des « accusations absurdes ».