France

Guadeloupe : Un habitant sur trois privés d’eau après des actes de sabotage

La crise de l’eau en Guadeloupe atteint un niveau critique. Alors que l’archipel subit déjà des perturbations dues à une grève au sein du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), des actes de sabotage aggravent encore la situation. Près d’un Guadeloupéen sur trois est actuellement privé d’eau potable, une situation dénoncée comme « injustifiable et irresponsable » par la préfecture.

Des actes de malveillance avaient déjà été constatés sur le réseau ces dernières semaines, mais un cap a été franchi, selon un communiqué officiel. « Ces actes mettent en péril la santé de la population », a alerté la préfecture, condamnant fermement ces sabotages qui ont privé, dans un premier temps, un habitant sur deux d’eau potable.

Arrêt d’une usine majeure de production d’eau

Selon une source interne du SMGEAG, un vol de matériel sur un site de pompage à Morne-à-l’Eau (Grande-Terre) a provoqué l’arrêt d’une usine majeure de production d’eau. « Les sites en redémarrage doivent subir un lavage de filtre, ce qui rallonge les délais de remise en production », a-t-elle précisé. Face à cette crise, le centre opérationnel départemental a été activé pour tenter de rétablir le service public. Treize communes sont toujours privées d’eau, et les réparations se poursuivent.

La régie publique des eaux de la Guadeloupe est en proie à de vives tensions depuis fin janvier, lorsque certains agents ont entamé une grève portant sur des revendications liées à leur complémentaire santé et leur prévoyance. Lundi, le président du syndicat, Ferdy Louisy, a annoncé avoir déposé plusieurs plaintes contre X pour des « exactions », dénonçant notamment l’arrêt forcé de forages et la fermeture de vannes sur des réservoirs.

Grave crise interne au sein du SMGEAG

Le SMGEAG, créé par la loi en 2021, traverse une période de graves difficultés financières, accentuées par des mouvements sociaux et une crise de gouvernance. Après la démission de son président en octobre 2024, son directeur général a également quitté ses fonctions il y a quelques jours.

Notre dossier sur la Guadeloupe

Ce n’est pas la première fois que la Guadeloupe est confrontée à des sabotages en marge de grèves. En mars 2024, des actes similaires avaient déjà privé 130.000 foyers d’eau durant plusieurs jours.