France

Grippe : « C’est plus fort qu’habituellement »… L’épidémie met les hôpitaux français sous tension

L’épidémie de grippe saisonnière met les hôpitaux français à rude épreuve. Faisant face à des afflux importants de malades, les établissements de santé de métropole sont nombreux à avoir activé leur « plan blanc ». Au moins une vingtaine d’établissements français ont dû déclencher ce plan permettant de prendre des mesures exceptionnelles pour faire face à une épidémie.

En déprogrammant des opérations, en rappelant des soignants en congés ou en réaffectant des personnels, les hôpitaux tentent de faire face à l’afflux de malades qui toquent à leur porte. « On a le sentiment que c’est plus fort qu’habituellement », estime Agnès Ricard-Hibon, porte-parole du syndicat Samu-Urgences de France.

« L’impression d’être épuisés »

L’épidémie de grippe apparaît dynamique, mais son ampleur exacte reste à déterminer. « A voir les chiffres, ce n’est pas monstrueux, mais on est dans une taille d’épidémie qui sera probablement dans la fourchette haute cette saison », indique le virologue Bruno Lina. « Chez les adultes jeunes, le virus H1N1, ça tape, avec des formes cliniques assez marquées », notamment des gens qui « sont parfois quarante-huit ou soixante-douze heures au lit, avec l’impression d’être épuisés au point de ne pas arriver à se lever », ajoute le spécialiste.

Après les enfants et les moins de 50 ans, les personnes âgées, plus à risque d’hospitalisation, sont de plus en plus touchées. La bonne nouvelle : cette année, la grippe ne se « superpose pas » à d’autres maladies comme la bronchiolite ou le Covid.

Pour l’heure, le ministère de la Santé n’est pas en mesure de donner une estimation du nombre d’hôpitaux en « plan blanc ». Le chiffre d’une vingtaine, établi par l’Agence France presse (AFP) est probablement sous-estimé. « Rien que dans les Pays-de-la-Loire, on a six plans blancs », indique Dominique Savary, le chef des urgences d’Angers.

Des soignants en souffrance

La situation met en souffrance les personnels, comme au CHU de Nantes, qui a déclenché un plan blanc lundi. Dans une lettre ouverte à la direction, le syndicat FO dénonce des temps d’attente atteignant désormais vingt à trente heures et un « contexte de tensions inhumaines où plusieurs patients âgés attendent désespérément un lit ».