France

Grève du 31 janvier : Macron juge la réforme des retraites « indispensable », Borne appelle à « sauver le système »

Mardi 31 janvier, l’ensemble des syndicats français a appelé à une grève nationale pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement. A la veille de cette mobilisation, le président français tente de convaincre. La réforme des retraites est « indispensable quand on se compare en Europe » et pour « sauver notre système » par répartition, a déclaré Emmanuel Macron ce lundi.

Interrogé lors d’une conférence de presse à La Haye sur les propos de sa Première ministre Elisabeth Borne, qui a déclaré ce week-end que le report de l’âge n’était « plus négociable », le chef de l’Etat a assuré : « quand elle dit quelque chose, elle le dit avec de bonnes raisons et je la soutiens ». 72 % des Français sont opposés à la réforme des retraites, d’après un sondage de l’institut Elabe publié mercredi dernier.

Borne veut « sauver le système »

Élisabeth Borne, devant les dirigeants du parti Renaissance, a pour sa part exhorté sa majorité à se « mobiliser » et à « porter » la réforme des retraites, un projet qui « demande des efforts » mais « sauve le système ».

« On peut être fier de défendre ce pilier de notre modèle social », a déclaré, selon des participants, la Première ministre, présente au bureau exécutif du parti présidentiel. « On demande des efforts. Si être perdants, c’est le fait de travailler, à la fin ce sont des gagnants puisqu’on sauve le système. Mais on veille à ne pas demander le même effort à tout le monde », a insisté Borne.

« Cette réforme ne pénalise pas les femmes », maintient Borne

Devant les cadres du parti présidentiel, la cheffe du gouvernement a par ailleurs jugé « important de nous mobiliser à la fois en défendant notre projet et en ne laissant pas se propager des contre-vérités ». « Non, on ne partira pas demain à 64 ans. Le décalage de l’âge est progressif. Non, cette réforme ne pénalise pas les femmes », a-t-elle insisté.

« Je peux vous assurer qu’on protège les femmes qui ont des carrières hachées ». « C’est important de le dire : jusqu’à présent les femmes partaient plus tard que les hommes à la retraite, à l’avenir, elles partiront plus tôt », a également déclaré la cheffe du gouvernement, qui a jugé « important de montrer de l’empathie et de l’écoute ».

Une réflexion sur le « rapport au travail »

Elle a également évoqué « un rapport au travail qui nous interroge et auquel on doit s’attaquer », jugeant « important que nos députés fassent des propositions sur ces questions qui seront portées dans le projet de loi actuel et dans d’autres textes, sur le plein-emploi par exemple » qui doit être présenté au printemps par le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Côté Renaissance, l’eurodéputé Pascal Canfin et le député Sacha Houlié, président de la commission des lois, ont formulé des propositions portant notamment sur la retraite progressive ou sur un élargissement de l’index senior aux entreprises de plus de cinquante salariés. La réforme des retraites actuellement discutée prévoit, pour les entreprises de plus de 300 salariés, la création d’un index seniors, avec des sanctions en cas de non-publication jusqu’à 1 % de la masse salariale.