Grenoble : Assaillants, armes, fuite… Ce que l’on sait sur la fusillade sur l’A41

Dix ans après la mystérieuse disparition de son frère Robert, Jean-Pierre Maldera, l’un des « parrains » de la mafia italo-grenobloise des années 1980, a été abattu mercredi à la vue de tous sur une autoroute près de Grenoble, et les auteurs de la fusillade sont en fuite.
Que s’est-il passé exactement ? Qui est la victime ? Que sait-on des assaillants ? 20 Minutes fait le point.
Que s’est-il passé exactement ?
Jean-Pierre Maldera, 71 ans, circulait sur l’autoroute A41 entre Grenoble et Chambéry, seul au volant de sa voiture, lorsqu’il a été pris pour cible vers 10h30 par les occupants d’un autre véhicule qui le suivait. Il se trouvait près de la sortie vers la commune de Domène, à 10 km de Grenoble.
L’homme de 71 ans aurait d’abord été visé par des tirs de kalachnikov dont au moins un l’aurait atteint au niveau du coude, selon les premières conclusions du médecin légiste. Jean-Pierre Maldera aurait alors stoppé son véhicule sur la chaussée et serait descendu, d’après François Touret de Coucy, procureur adjoint de Grenoble. Les assaillants auraient alors fait demi-tour avec leur voiture, empruntant l’autoroute à contresens pour venir le percuter violemment. « Le corps a été projeté et retrouvé sur la voie opposée de l’autoroute », poursuit-il.
D’après le médecin légiste, la plaie par arme à feu ne serait pas mortelle et la cause de la mort, qui ne sera certaine qu’après l’autopsie, serait plutôt due au choc avec le véhicule ou la chute sur la chaussée.
Qui est Jean-Pierre Maldera ?
La victime a été identifiée comme étant Jean-Pierre Maldera, un homme appartenait au milieu du grand banditisme grenoblois. Avec son frère cadet, Robert Maldera, ils ont été considérés comme les « parrains » du grand banditisme italo-grenoblois des années 1980, ayant longtemps régné en maître sur la capitale des Alpes.
Connu pour avoir trempé dans des affaires de proxénétisme, racket, attaque à main armée, et fait de la prison, Jean-Pierre Maldera n’avait pas fait parler de lui depuis plus de vingt ans. « Son casier judiciaire comporte huit mentions pour des condamnations prononcées entre le 24 février 1978 et le 21 avril 1999 », précise le procureur de Grenoble. Il a notamment été condamné en 1986 à quinze ans de réclusion criminelle pour un vol à main armée.
En 2004, les deux frères avaient été écroués dans une affaire de grand banditisme (association de malfaiteurs, blanchiment d’argent, extorsion de fonds, proxénétisme…), mais ils avaient été libérés en 2005 à la suite d’un vice de forme qui avait conduit à l’annulation de l’ensemble de la procédure. Robert Maldera, surnommé « il Pazzo » (le fou, en italien), a mystérieusement disparu en 2015 à l’âge de 55 ans. « On a de bonnes raisons de penser qu’il a été tué », avait estimé en 2015 le procureur de la République à Grenoble, Jean-Yves Coquillat, qui avait ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire.
Que sait-on des assaillants ?
Le ou les assaillants, qui se trouvaient dans une Renault Mégane RS de couleur blanche, ont pris la fuite à bord de leur véhicule, explique le procureur de Grenoble. Un modèle pouvant correspondre a été retrouvé incendié, peu après les faits, à quelques kilomètres, dans le quartier Teisseire, à Grenoble. Une arme de poing a également été retrouvée à proximité du corps de la victime.
Une enquête pour « meurtre en bande organisée » a été ouverte.