Gouvernement Lecornu : L’équipe à nouveau proche de la sortie.
L’annonce dimanche soir de la liste des ministres n’a pas mis fin à la crise politique, bien au contraire. L’équipe gouvernementale est en effet ciblée pour son manque de renouvellement : 12 des 18 ministres, en plus du chef du gouvernement, étaient déjà là lors du dernier Conseil des ministres sous François Bayrou.
L’annonce, dimanche soir, de la liste des ministres n’a pas mis un terme à la crise politique, au contraire. Soumise à de vives critiques de la part de la majorité des acteurs politiques, l’équipe gouvernementale de Sébastien Lecornu se retrouve sur la sellette dès son premier jour.
Sébastien Lecornu est attendu à 16 heures à l’Élysée pour un premier Conseil des ministres avec Emmanuel Macron, accompagné des 18 ministres récemment nommés. Cependant, l’équipe gouvernementale parviendra-t-elle à tenir jusqu’à ce moment ? Rien n’est moins sûr à la veille de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu à l’Assemblée nationale.
**Colère chez LR**
Bruno Retailleau, très marri par une composition qui « ne reflète pas la rupture promise », a convoqué en urgence le conseil stratégique de Les Républicains (LR), qui se tiendra à 11 heures. Bien qu’il ait obtenu dimanche le feu vert de ses parlementaires pour une participation « exigeante » au gouvernement, le patron du parti fait face à une colère interne, illustrée par le vice-président LR, David Lisnard, qui a menacé de claquer la porte « si la participation au gouvernement (était) confirmée ». Ce mécontentement est due au retour inattendu de Bruno Le Maire aux Armées, perçu par la droite comme symbole du dérapage budgétaire des dernières années des gouvernements macronistes, ainsi qu’à la part importante réservée à Renaissance dans la répartition gouvernementale, avec 10 ministres contre 4 pour LR.
Même au sein du camp macroniste, cette première vague de ministres suscite des critiques. « La rupture, ça va être parmi quelques députés du bloc central que vous allez la trouver s’il n’y a pas de changement sur le fond », a déploré le député MoDem Erwan Balanant sur X. Le chef des centristes de l’UDI, Hervé Marseille, a également exprimé sa déception, considérant que « les choix effectués par le Premier ministre redonnent à l’UDI sa liberté ».
**Les oppositions exaspérées**
L’équipe gouvernementale est en effet visée pour son manque de renouvellement : 12 des 18 ministres, en plus du chef du gouvernement, étaient déjà présents lors du dernier Conseil des ministres sous François Bayrou. Cette situation a provoqué l’exaspération dans tous les partis d’opposition dimanche soir, ravivant le spectre d’une censure rapide.
« Les bras nous en tombent… », a réagi Marine Le Pen sur X, ciblant particulièrement le retour de Bruno Le Maire, « l’homme qui a mis la France en faillite ». Elle et Jordan Bardella se réuniront ce lundi à 11 heures au siège du RN pour discuter de la situation, avant une réunion de groupe prévue à 17 heures à l’Assemblée nationale.
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, qui promet déjà la censure, a dénoncé la nomination d’un « cortège de revenants à 80 % de LR et anciens LR » qui « ne tiendra pas ». « À quoi jouent les macronistes ? Leur obstination plonge chaque jour un peu plus le pays dans le chaos », a ironisé le chef des députés PS, Boris Vallaud. Le patron du parti, Olivier Faure, doit s’exprimer dans la matinée sur France Inter.

