France

Gouvernement Lecornu II : Retraites, 49.3, déficit, points clés de la déclaration

Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites « jusqu’à l’élection présidentielle » de 2027, précisant qu’« aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028 ». Le gouvernement proposera la discussion de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet, avant la fin de l’année, afin que les Calédoniens puissent être consultés au printemps 2026.


Face aux motions de censure présentées par LFI et le RN, ainsi qu’aux menaces potentielles du PS, Sébastien Lecornu a déjà joué l’avenir de son gouvernement ce mardi devant les députés. Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures sollicités par les socialistes. Voici les principaux éléments à retenir.

**Suspension de la réforme des retraites**
Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites « jusqu’à l’élection présidentielle » de 2027, concernant l’âge de départ et la durée de cotisation. « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle », a indiqué le Premier ministre devant l’Assemblée nationale. « Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028. »

**Pas de recours au 49.3**
Le Premier ministre a confirmé qu’il n’utilisera pas l’article 49.3 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote. « Sans majorité absolue, le Parlement aura le dernier mot. C’est sa responsabilité et nous devons lui faire confiance. Nous ne devons pas en avoir peur. »

**Nouvelle-Calédonie et accords de Bougival**
« L’accord de Bougival permet un chemin de réconciliation. Il doit être transcrit dans la Constitution. Le gouvernement proposera la discussion de ce texte avant la fin de l’année, afin que les Calédoniens puissent être consultés au printemps 2026 », a annoncé le chef du gouvernement. L’accord de Bougival, signé le 12 juillet, prévoit entre autres la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française.

**Fiscalité des grandes fortunes**
« Il faut reconnaître qu’il peut y avoir des anomalies » dans la fiscalité des très grandes fortunes, a déclaré le Premier ministre. « Nous demanderons à créer une contribution exceptionnelle des grandes fortunes que nous proposons d’affecter au financement des investissements du futur qui touchent à notre souveraineté, pour les infrastructures, la transition écologique ou la défense. »

**Un peu de souplesse sur le déficit**
« Dès 2025 nous aurons respecté les 5,4 % de déficit prévu par mon prédécesseur », évoque le Premier ministre, qui a annoncé une réduction des dépenses de l’État. « Je ne serai pas le Premier ministre d’un dérapage des comptes publics. » Le déficit public « est réduit à 4,7 % » du PIB dans le budget « proposé par le gouvernement » pour 2026 et devra « dans tous les cas de figure être à moins de 5 % à la fin de la discussion » au Parlement.

**Nouvel acte de décentralisation**
Lecornu promet un nouvel « acte de décentralisation » en déposant en décembre un projet de loi « pour renforcer le pouvoir local ». « Il ne faut pas décentraliser des compétences, il faut décentraliser des responsabilités avec des moyens budgétaires et fiscaux et des libertés, y compris normatives. »