France

Gouvernement Bayrou : Une première motion de censure à l’Assemblée, et un premier test pour le Premier ministre

Le gouvernement de François Bayrou verra-t-il le printemps ? Il devra en tout cas faire face ce jeudi à sa première épreuve avec l’examen à l’Assemblée nationale d’une motion de censure. La 150e de la Ve République. Même si elle ne devrait pas être adoptée sans soutien du Rassemblement national, elle permettra de clarifier la position des socialistes.

A peine vieux de trois semaines, le gouvernement n’a pas demandé symboliquement la confiance de l’Assemblée, mardi après le discours de politique générale du Premier ministre. Comme son prédécesseur Michel Barnier, il y est privé de majorité. En retour, les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d’Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure. Le texte est également signé par des députés communistes et écologistes. Mais par aucun socialiste.

Quel positionnement du Parti socialiste ?

Au PS, malgré de longues discussions, la décision de voter ou non la motion de censure a finalement été repoussée… à jeudi. Les 66 élus devront déterminer si les concessions du gouvernement, notamment l’annonce d’une négociation entre partenaires sociaux sur la question des retraites pour réviser la réforme de 2023, seront suffisantes.

« Les instances du Parti socialiste et du groupe à l’Assemblée se réuniront d’ici le débat de censure », prévu à partir de 15 heures, a indiqué la direction du parti mercredi soir. Le vote de cette motion de censure est prévu vers 17h30. « Il faut absolument que les socialistes n’aient qu’une seule position. Sinon on envoie au gouvernement et à Jean-Luc Mélenchon le signal qu’ils peuvent faire du shopping chez nous », plaide un député PS.

Le RN ne votera pas la censure

« Les socialistes se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire. Mais je pense qu’ils vont pencher vers la censure. La vie politique est binaire : si on ne vote pas la censure on est dans le soutien au gouvernement », estime pour sa part le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard. « Le compte n’y était pas à l’Assemblée nationale, ni hier, ni encore aujourd’hui aux questions au gouvernement », a mis en garde, mercredi, le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner.

François Bayrou venait d’annoncer qu’il soumettrait un nouveau projet de loi sur les retraites au Parlement en cas de « progrès » entre les partenaires sociaux, et même « sans accord général ». Autre geste du Premier ministre : l’abandon des 4.000 suppressions de postes dans l’Education nationale prévues par son prédécesseur.

Notre dossier sur le gouvernement Bayrou

Le vote de ce jeudi servira surtout à clarifier le positionnement du PS vis-à-vis du gouvernement Bayrou, à l’approche des échéances décisives des budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, le 3 février. Les cadres du Rassemblement national ont en effet déjà indiqué que leurs députés n’entendaient pas voter cette motion de censure. Impossible, dès lors, pour cette dernière, d’atteindre les 288 voix nécessaires à son adoption.