Gouvernement Bayrou : On a vérifié si les poireaux poussent « tous à la même vitesse » contrairement aux enfants
C’est la phrase qui a sûrement prêté le plus à sourire. Mardi, pendant son discours de politique générale, François Bayrou s’est autorisé une référence agricole lorsqu’il évoquait Parcoursup, la plateforme d’orientation postbac des lycéens. « Les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils ne poussent pas tous à la même vitesse et vouloir sélectionner précocement, sans qu’aient mûri l’esprit et les attentes, je pense que c’est une erreur, en tout cas une faiblesse », a-t-il lancé devant un auditoire certainement curieux de savoir si… les poireaux sont si réguliers que ça.
Dans un désir profond d’investigation, 20 Minutes a vérifié. Réponse : oui. « S’ils sont plantés en même temps, ils poussent à peu près tous à la même vitesse », indique une maraîchère alsacienne. « Il y en a bien un qui dépasse de temps en temps mais c’est tout. » Elle confirme donc : le Premier ministre « n’a pas dit de bêtises ».
« Pas d’autres légumes aussi réguliers »
Pas si étonnant que ça pour un fils d’agriculteur, éleveur lui-même et qui avait posé sur son tracteur pour la campagne présidentielle 2007. Sa métaphore est même de saison puisque le poireau se récolte encore en ce moment. « Nous, on n’en a plus car l’année n’a pas été belle mais généralement, on en récolte jusqu’à fin février et on commence à les planter en mai. Je ne vois pas d’autres légumes aussi réguliers », précise l’exploitante du Haut-Rhin, amusé par les questions mêlant légumes et politique.
Concernant Parcoursup dont la phase des vœux débute ce mercredi, François Bayrou a encore déclaré que c’était « une question ». Mais il n’a pas dit s’il allait réformer ce système mis en place en 2018. Le Premier ministre a juste estimé nécessaire d’« ouvrir les portes » et d’« inventer la période de l’année d’articulation entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur ».
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« L’obligation d’orientation précoce perturbe [les élèves] et les met en danger », a-t-il encore ajouté. Sans trouver, cette fois, de métaphore agricole.