Gouvernement Bayrou : « Il existe un chemin »… Premier Conseil des ministres ce vendredi matin à l’Elysée
C’est la rentrée des classes pour les ministres. Ce vendredi matin a lieu le premier Conseil des ministres de François Bayrou et le premier de l’année 2025 pour Emmanuel Macron. Comme chaque nouvelle année, les membres du gouvernement se rendront d’abord place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, pour le traditionnel petit-déjeuner de rentrée. Puis ils iront présenter, à pied, leurs vœux à l’Elysée à 10 heures.
« Réconciliation, action, stabilité » sont les trois vœux formulés par François Bayrou, qui souhaiterait davantage durer à son poste que Michel Barnier, resté seulement trois mois. Il est toutefois, comme lui, privé de majorité à l’Assemblée nationale et les équilibres politiques de son gouvernement de centre droit ressemblent beaucoup à ceux de l’équipe précédente.
Un déjeuner de deux heures avec Macron
François Bayrou amènera néanmoins autour de la table ses poids lourds, comme les ex-Premiers ministres Élisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outre-mer), et des ministres qui ont, dixit une source gouvernementale, « une histoire » avec la gauche, tels Eric Lombard (Economie) ou François Rebsamen (Aménagement du territoire). Pour préparer ce premier rendez-vous de l’année autant que le projet de budget, tombé avec la censure, François Bayrou a reçu jeudi plusieurs ministres et déjeuné longuement – plus de deux heures – avec le président Emmanuel Macron à l’Elysée.
Ce premier Conseil ressemblera à des retrouvailles officielles entre les deux têtes de l’exécutif, qui a connu de vives tensions quand Emmanuel Macron a hésité à nommer le patron du MoDem, ce dernier menaçant alors de rompre avec le chef de l’Etat. Resté en retrait sous le court bail de Michel Barnier, un opposant de droite, le président a semblé mettre davantage son grain de sel dans le travail du gouvernement, lors de ses vœux aux Français.
Matignon se défend de toute inimitié avec l’Elysée
Le nouveau gouvernement « doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour agir », il faut que la France « continue d’être attractive », « travaille et innove plus », « continue de créer des emplois » et « assure sa croissance en tenant ses finances », a-t-il exhorté.
Matignon se défend de toute inimitié avec l’Elysée. François Bayrou, « ce n’est pas l’homme de petites piques » contre le président, soutient son entourage. « Michel Barnier était, lui, dans le bras de fer », ajoute une source gouvernementale. Le maire de Pau y voit une relation de « coresponsabilité ». Le président s’est abstenu pour l’heure de la qualifier.
Une cote de popularité historiquement basse
Outre le manque de soutiens à l’Assemblée, le nouveau Premier ministre entame son bail avec une cote de popularité historiquement basse, selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche publié le 22 décembre. Son arrivée à Matignon a été marquée par une vive polémique quand il s’est rendu à Pau pour participer au conseil municipal de sa ville au lieu de participer à une réunion de crise sur Mayotte, dévasté par un ouragan le lendemain de sa nomination.
Un petit récap’ des ministres du gouvernement Bayrou
Le menu risque d’être léger à la table de l’Elysée vendredi, où un conseil de défense et sécurité nationale se tiendra également dans la matinée. « C’est l’installation, le moment sera surtout politique » résume une source ministérielle, qui juge « rare » qu’un gouvernement se demande, dès sa première réunion, « s’il va durer ». Le rendez-vous permettra d’appréhender les grandes lignes de la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera devant le Parlement le 14 janvier. Une nouvelle porte-parole du gouvernement, l’ex-sénatrice Les Républicains Sophie Primas, fera le compte rendu de ces réunions.