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Gén X, Millennials, Alpha… Comment s’y retrouver dans les noms choisis pour baptiser une génération ?

Il vient à peine de sortir de sa maman qu’un bébé se voit déjà coller une étiquette (virtuelle) sur la tête. En effet, depuis le « baby boom », on donne des petits noms aux générations qui se succèdent, comme « gén X », « Gén Z », « Alpha »… Certaines ont même plusieurs appellations, la génération « Y » est notamment aussi appelée « Millennials ». Du coup, il est assez facile de se mélanger les pinceaux, de ne pas savoir à quoi tout cela correspond et, surtout, ce que cela signifie. Ne bougez pas, on vous explique.

L’histoire commence juste après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, lorsque les pays impliqués sortent peu à peu la tête de l’horreur et que leurs habitants se remettent à faire des enfants. Cette explosion des naissances ne portera pas de nom tout de suite, il faudra attendre les années 1960 pour qu’émerge l’expression dans les études sociologiques « baby boom », sans que l’on sache toutefois qui l’a utilisée en premier. Du coup, les personnes nées entre 1946 et 1964 appartiennent à la génération du « baby boom » et on les appelle des « boomers ».

X, Y, Z et on recommence

Depuis, des noms, ou plutôt des lettres, sont attribués à chaque nouvelle génération. Celle qui suit le « baby boom » est la génération « X ». Le nom « Gen X » n’a pas une seule origine, même s’il a été utilisé pour la première fois au début des années 1950, dans un reportage du célèbre photographe américain Robert Capa, où de jeunes femmes et hommes racontaient leur vie au sortir de la guerre. Comprise entre 1965 et 1980, cette « Gen X » est notamment qualifiée d’aventureuse, cynique et en recherche de nouvelles valeurs par les sociologues américains William Strauss et Neil Howe.

Ces mêmes William Strauss et Neil Howe qui sont à l’origine du nom qualifiant la génération suivante : les Millennials, ou « Génération Y ». Selon leur théorie générationnelle, publiée dans l’ouvrage Generations en 1991, les Millennials couvrent la période entre 1981 et 1996. De manière générale, les « Y » sont marqués par les débuts de l’ère du numérique, notamment l’arrivée d’internet et les premiers pas des réseaux sociaux. Ce sont aussi ceux qui atteindront l’âge adulte au passage à l’an 2000.

Logiquement, au « Y » succède le « Z », pour qualifier la génération comprise entre 1997 et 2012. Les enfants de cette génération sont aussi les premiers à baigner depuis leur naissance dans le numérique, internet à haut débit et les smartphones. Une génération « hypercognitive très à l’aise avec la collecte et le recoupement de nombreuses sources d’information et avec l’intégration d’expériences virtuelles et hors ligne », écrivait Tracy Francis et Fernanda Hoefel du bureau de conseil McKinsey & Compagny.

Janvier 2025, début d’une nouvelle génération

Comme on arrivait au bout de l’alphabet, le démographe australien Mark McCrindle a eu l’idée de considérer cela comme un nouveau départ et de nommer la prochaine génération « Alpha », recommençant un cycle mais avec l’alphabet grec cette fois. Pour lui, Alpha s’étend de 2010 à 2024 et les enfants de cette avant-dernière génération « ont une influence sur les marques et un pouvoir d’achat qui dépassent leur âge ».

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Les enfants nés à partir du 1er janvier dernier sont d’une toute nouvelle génération. Si l’on suivait la logique de McCrindle, ils devraient donc appartenir à la génération « Bêta ». Ce sont les premiers bébés à naître à l’ère de l’intelligence artificielle et, selon le Dr Lance B. Eliot dans les colonnes de Forbes, « l’IA va jouer un rôle considérable dans la vie de la génération bêta ».