France

Gaz hilarant : Pourquoi Lyon a-t-elle interdit la vente et l’utilisation du « proto » ?

Cela peut ne pas du tout être drôle. L’usage du protoxyde d’azote « proto », aussi appelé gaz hilarant à des fins récréatives n’a rien d’anodin. Alors que son usage s’intensifie chez les jeunes depuis environ deux ans, la ville de Lyon a pris un arrêté le 25 novembre pour interdire sa vente, sa détention et son utilisation sur la voie publique. Des complications graves, avec une atteinte neurologique, voire hématologique ou psychiatrique, ont été recensées par le centre antipoison et d’addictovigilance de Lyon.

C’est quoi le « proto » ?

Ce gaz médical, utilisé à des fins anesthésiques et/ou analgésique, se retrouve aussi utilisé comme générateur d’aérosols pour un usage culinaire. Dans ce dernier cas, le gaz est conditionné sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes de plus grand volume. « Il est alors pur et d’autant plus dangereux », avertissent les Hospices civils de Lyon, dans un communiqué.

L’usage détourné consiste à inhaler le gaz via un ballon. Les effets sont des fous rires irrépressibles (d’où le nom de gaz hilarant) et une désinhibition. Selon le baromètre de Santé publique France, en 2023, 11,7 % des 15-24 ans indiquaient en avoir consommé une fois dans leur vie.

Quels sont les risques ?

Désorientation, vertiges, chutes, perte de connaissance ou asphyxie par manque d’oxygène, font partie des risques immédiats. Mais en cas de consommations répétées ou massives, les Hospices civils de Lyon alertent sur des « complications neurologiques parfois sévères, avec troubles de marche et nécessité de rééducation fonctionnelle » mais aussi des complications hématologiques et/ou vasculaires (anémies ou thromboses). Chez certaines personnes, peut aussi s’installer une addiction et d’autres troubles psychiatriques.

Pourquoi Lyon déclare-t-elle la guerre au « proto » ?

Au-delà des risques pour la santé des consommateurs, la ville pointe, dans son communiqué, les risques dans l’espace public « en matière de mise en danger d’autrui, de tranquillité publique et de salubrité. » Les personnes qui bravent l’interdiction s’exposent à une amende. La ville met aussi en avant ses efforts sur le plan de la prévention, en soutenant par exemple le dispositif de téléconsultation lancé par les Hospices civils de Lyon pour dépister les consommateurs abusifs.