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Gard : Millions de bouteilles Perrier bloquées après contamination sanitaire

Quatre millions de bouteilles Perrier sont bloquées dans l’usine située à Vergèze, dans le Gard, en raison d’analyses bactériennes non conformes. Selon les informations de Radio France, le tribunal judiciaire de Nanterre a rejeté le 18 novembre la demande en référé de suspension de production et de retrait-rappel des bouteilles de Perrier formulée par l’UFC-Que Choisir.


Selon les informations de Radio France, quatre millions de bouteilles Perrier sont actuellement bloquées dans l’usine de Vergèze, dans le Gard. Les autorités auraient décidé d’en interdire la vente après que des analyses bactériologiques aient révélé des non-conformités. Les deux forages encore opérationnels auraient été temporairement arrêtés en novembre.

Interrogé par Radio France, Nestlé a expliqué avoir « suspendu temporairement un forage pour réaliser des analyses complémentaires » suite à la détection d’une anomalie dans l’une de ses analyses concernant un des puits. La société a également mentionné un simple problème technique sur le second puits, causé par une « panne de courant ». Nestlé a précisé que « l’eau minérale naturelle Source Perrier peut être bue en toute sécurité ».

Toutefois, d’après la radio, les arrêts temporaires de la production seraient principalement décidés par les autorités sanitaires. En mai, la préfecture a interdit à Perrier l’utilisation de microfiltres à 0,2 micron, qui retiennent les particules les plus fines ainsi que les bactéries. L’utilisation de tels filtres est interdite pour la production d’eau minérale naturelle. Depuis cette décision, 27 cas de non-conformité liés à des « écarts bactériologiques » auraient été rapportés par Nestlé aux autorités sanitaires. L’information aurait été confirmée par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie.

### L’avenir de la source Perrier entre les mains du préfet

Perrier a déjà été contraint de détruire des millions de bouteilles potentiellement contaminées par le passé. Ces nouveaux incidents se produisent alors que la préfecture doit se prononcer prochainement sur le maintien du statut d’eau minérale naturelle de la marque. Selon les informations de Radio France, le directeur de l’ARS Occitanie doit remettre ce mercredi un rapport « favorable sous réserves » au préfet, malgré un avis sanitaire défavorable émis en avril, rappelle la radio.

Le 18 novembre, le tribunal judiciaire de Nanterre a rejeté la demande en référé d’un arrêt de la production et du retrait-rappel des bouteilles de Perrier, émis par l’UFC-Que Choisir. L’association de consommateurs soulignait « un risque réel pour le consommateur, outre la tromperie évidente ». Cependant, le tribunal a jugé que « l’existence d’un risque sanitaire pour le consommateur lié aux eaux Perrier étiquetées « eaux minérales naturelles » n’est nullement établie avec l’évidence requise en référé », concluant qu’« aucun dommage imminent n’est démontré ».

Le représentant de l’État attend désormais le rapport du CoDERST avant de rendre sa décision. Ce conseil, composé d’experts, d’élus et de représentants de la société civile, est chargé de se prononcer sur l’exploitation des forages de Perrier. Toutefois, son avis n’est que consultatif. Alors que des centaines d’emplois, directs et indirects, sont menacés, c’est le préfet qui prendra la décision finale, probablement d’ici la fin de l’année.