Gap, Go Sport, Camaïeu… Soupçonné de détournement d’argent, l’homme d’affaires Michel Ohayon mis en examen

Son nom ne vous dit peut-être rien mais les enseignes qu’il a pu détenir sont connues dans la France entière. L’homme d’affaires Michel Ohayon a été mis en examen vendredi pour banqueroute, abus de biens sociaux et escroqueries en bande organisée, a indiqué samedi le parquet de Paris. Il est notamment soupçonné d’avoir détourné de l’argent des sociétés Go Sport, Gap France et Camaïeu.
Il a été placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de diriger ou de gérer une société de quelque moyen que ce soit et l’obligation de verser au tribunal un cautionnement de 500.000 euros, selon la même source. Sa femme a également été mise en examen. Des prélèvements de ressources de trésorerie ont été identifiés. Ces opérations ont « été dissimulées comptablement et ou justifiées par des opérations juridiques fictives », selon la même source. « Le produit tiré de l’ensemble des infractions reprochées est estimé à plus de 50 millions d’euros. »
Pour le parquet, il est « établi que dans les deux années ayant suivi la reprise des enseignes Camaïeu, Gap et Go Sport, ses structures ont fait l’objet de procédures de redressement judiciaire du fait notamment de ces mouvements de trésoreries suspects ».
Sa société a été liquidée
Une information judiciaire avait été ouverte en 2023 par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco). L’homme d’affaires bordelais avait été placé en garde à vue le 2 avril. Criblé de dettes et à la tête d’entreprises en grandes difficultés financières, il est également propriétaire des Galeries Lafayette.
Sa holding, la Financière immobilière bordelaise (FIB), a été placée en février 2023 en redressement judiciaire, à sa demande, par le tribunal de commerce de Bordeaux. Il a dû céder une bonne partie de ses acquisitions, dont Go Sport, La Grande Récré, Gap France. En grande difficulté, la société Camaïeu a été liquidée.
Michel Ohayon a commencé ses premiers « coups » dans l’immobilier à Bordeaux, où il n’a cessé d’acheter des biens souvent luxueux. Discret et peu présent dans les médias, il avait repris Camaïeu en 2020 avant que la société ne coule deux ans plus tard. Avant d’être criblé de dettes, il a fait partie des 500 plus grandes fortunes françaises.