Gaël Giraud, économiste et prêtre, suspecté de violences sexuelles

Des procédures distinctes ont été ouvertes par la justice et par l’Eglise catholique concernant l’économiste et prêtre jésuite Gaël Giraud, suite à la publication de plusieurs témoignages dans l’hebdomadaire La Vie. Gaël Giraud conteste « formellement et en bloc » les accusations portées contre lui, qu’il qualifie d’« allégations » et d’« insinuations ».

Des accusations de violences sexuelles visant l’économiste et prêtre jésuite Gaël Giraud ont entraîné l’ouverture de procédures distinctes par la justice et par l’Église catholique, suite à la publication de plusieurs témoignages dans l’hebdomadaire *La Vie*. La Compagnie de Jésus a effectué un signalement au parquet de Paris, reçu le 25 novembre selon l’AFP, tandis qu’une enquête préliminaire canonique est en cours au sein de la province d’Europe occidentale francophone des jésuites.

L’ordre religieux affirme avoir agi immédiatement après la révélation des faits rapportés. « Dès que nous avons été informés de faits décrits comme une agression sexuelle, nous avons accueilli ces paroles avec toute l’attention, l’écoute et l’empathie qu’exige une telle situation », déclare la Compagnie de Jésus. Gaël Giraud, qui a intégré les jésuites en 2004 et a été ordonné prêtre en 2013, faisait déjà l’objet de mesures conservatoires depuis janvier 2024, comprenant une interdiction de publication et un suivi psychologique, suite au refus de ses vœux définitifs pour des « comportements inappropriés ».

Les témoignages collectés par *La Vie* proviennent de plusieurs anciens collaborateurs et proches. Sandra*, membre de l’ordre des vierges consacrées, décrit une relation marquée par une emprise spirituelle et psychologique, ayant conduit à des rapports sexuels pouvant « s’apparenter à un viol ». Chloé* parle pour sa part de mise sous contrainte et affirme avoir été « installée dans une vision de la sexualité qui était celle de la contrainte ». Un ancien doctorant, David*, évoque un « fonctionnement sectaire » au sein du laboratoire dirigé par Gaël Giraud à l’université jésuite de Georgetown, à Washington, et l’accuse également d’avoir plagié ses travaux dans un article scientifique paru en avril 2022.

Mis en cause, Gaël Giraud rejette toutes les accusations. Il conteste « formellement et en bloc » les faits, les qualifiant d’« allégations » et d’« insinuations », et affirme être la cible d’une « coordination » parmi le « groupe de presse » réunissant *La Vie* et *Le Monde*, destinée selon lui à le « diffamer ». Il a également déposé un signalement canonique pour harcèlement moral contre le responsable régional de la Compagnie de Jésus. Engagé dans les débats économiques et écologiques, il avait été particulièrement mis en avant lors de la « primaire populaire » qui a précédé l’élection présidentielle de 2022.

* Les prénoms ont été changés.