Franck Gastambide accusé de violences sexuelles et psychologiques par six femmes

Dans la série récemment sortie Super mâles, Franck Gastambide joue le rôle du coach dans un stage censé aider les hommes à déconstruire leur masculinité toxique. Un rôle qui semble à l’opposer de la description qui est faite par plusieurs femmes qui ont témoigné chez nos confrères de Mediapart de violences sexuelles, physiques et psychologiques à l’encontre de l’acteur et réalisateur.

Elles sont six, dont trois anciennes compagnes à raconter leur vécu auprès de celui qui a été révélé avec sa série Kaïra. Les trois autres femmes témoignent de comportements de harcèlement et de violences sexuelles sur des plateaux de tournage. Toutes sont actrices parlent sous couvert d’anonymat à l’exception de Marion Seclin qui l’a côtoyé en 2013 sur le tournage d’une émission de Canal +, « le Débarquement ».

« T’as le même regard qu’une meuf qui suce, sauf que toi tu l’as toute la journée »

Tous les témoignages reçus par Mediapart, des femmes concernés comme d’autres participants à des tournages, parlent du « pouvoir » du réalisateur dans son milieu professionnel. Ce qui pourrait expliquer qu’aucune de ces femmes n’a déposé plainte à ce jour.

Marion Seclin accuse Franck Gastambide d’avoir frotté son sexe contre sa main dans une loge alors que les deux personnes ne se connaissaient pas. Plus tard dans la journée, dans le réfectoire du tournage auquel ils participent tous les deux, il lui aurait lancé devant toute l’assistance : « T’as le même regard qu’une meuf qui suce, sauf que toi tu l’as toute la journée. »

Violences physiques, harcèlement et emprise

Mais les agissements dénoncés par les accusatrices vont bien plus loin encore. Plusieurs de ses anciennes compagnes témoignent de violences physiques, de harcèlement et d’une emprise permanente sur elles.

« Il a fracassé ma vie, et il me fait encore peur. Je veux que ça s’arrête » dit l’une d’entre elles dont le témoignage est corroboré par huit personnes du milieu du cinéma ou parmi ses proches. Au total, 17 personnes ont confirmé auprès de Mediapart leurs récits et « authentifié leurs témoignages par écrit ».

Franck Gastambide se défend et dénonce des « mensonges » poussés par « la jalousie et la frustration »

Tous ces témoignages, Franck Gastambide, rencontré par le média, y répond, arguant parfois de mauvaises blagues, des incompréhensions ou des cabales organisées contre lui et destinées à lui nuire, inversant parfois la charge des accusations.

L’une de ses ex-compagnes avec qui il a été en couple de 2007 à 2010 décrit un homme au « double visage » : Charmant sociable et amusant en public. Humiliant et abusif dans l’intimité », affirme-t-elle, décrivant une « prise de contrôle » sur sa vie personnelle et professionnelle.

Sur les réseaux sociaux, Franck Gastambide a réagi à la publication de Mediapart, dès sa sortie en début d’après-midi ce vendredi : « Mediapart vient de publier un article me concernant, déclenché par les mensonges et la malveillance de personnes qui, poussées par la jalousie et la frustration, me harcèlent, me menacent et cherchent à me nuire depuis plusieurs années. […] j’ai démontré à ces journalistes que certains de leurs informateurs leur mentaient, et je les ai même laissés consulter mon téléphone portable, pour leur prouver ma bonne foi. J’ai volontiers reconnu certaines maladresses, parfois vieilles de près de dix ans, mais je n’ai pas pu reconnaître des faits dont je n’ai aucun souvenir ».